« En sortant du stade Mayol jusqu’à La Rode, on avait de l’eau jusqu’aux fesses. ». Diane, supportrice du RCT, n’en revient pas d’avoir pu rejoindre sa maison sur les hauteurs de la Serinette saine et sauve, comme ses trois enfants de 7 à 14 ans venus assister à la rencontre de Toulon face à La Rochelle, ce dimanche soir à 21 heures.
« Je suis partie avant, l’instant maternel sûrement, poursuit-elle. Mais c’était déjà tout inondé. Dans la rue, mon plus jeune fils avait de l’eau jusqu’aux épaules. Et une fois en route, j’ai vu des voitures faire la planche près de la rivière des amoureux (Leygoutier, Ndlr). Je m’en suis sortie en prenant des chemins sur les hauteurs. On a eu de la chance, mais j’ai eu peur pour mes enfants. Quelle angoisse! Ça a été chaud. »
Pour cette mère de famille, le match aurait dû être annulé bien avant, « c’est scandaleux, ajoute-t-elle. Ils ont reporté la rentrée pour trois gouttes et là, ils ont attendu le tout dernier moment en nous mettant en danger. On est d’ailleurs resté de longues minutes sans vraiment avoir d’infos. Les danseuses étaient sur la pelouse, musique à fond comme si le match allait commencer, alors qu’on était déjà sous une pluie battante et que ça grondait de partout. Il y avait 15 centimètres d’eau sur la pelouse. C’était la tempête. »
« On leur a fait confiance »
Autre raison de sa colère: « Le plus fou, c’est que mon fils cadet avait été sélectionné pour un tournoi l’après-midi même sur la pelouse de Mayol, avec une place pour le match du soir offerte, poursuit Diane. Sauf qu’ils ont annulé le tournoi des enfants à cause de la météo. Et qu’on a dû lui acheter un billet en dernière minute, pour qu’il supporte avec nous le RCT. Comme beaucoup d’autres parents, dans le même cas. Comme ils ont décidé de maintenir les matchs des pros, on leur a fait confiance. Et voilà le résultat. »
Également venu au stade Mayol, Martin, tailleur de pierre de 46 ans, a dû appeler un ami pour rentrer chez lui à… minuit. « Une fois le report du match annoncé, la sortie a été assez bien organisée », raconte-t-il. Pour lui, les ennuis ont commencé en rejoignant sa voiture, stationnée devant Le comptoir des traiteurs. « Il y avait de l’eau jusqu’en bas des vitres, précise cet artisan. J’ai enlevé mes chaussures et mon pantalon pour m’approcher et prendre des photos des dégâts, mais impossible de repartir avec. Certaines voitures avaient déjà été emportées, d’autres télescopées les unes contre les autres. »
S’il en veut à la préfecture ou aux dirigeants du stade Mayol? Lui est plus nuancé. « L’orage aurait très bien pu passer à côté, ajoute-t-il. J’aurais aussi pu me dire qu’il était préférable de regarder le match à la télé… Maintenant, il va falloir que j’appelle mon assurance. »