Chaque lundi, La Provence plonge dans l’histoire et évoque l’avenir qu’un des quartiers de Marseille. Ce 22 septembre, focus sur Saint-Louis dans le 15e arrondissement.

Farrouj Izzedime, 68 ans, boulanger et dernier commerçant de Campagne-Lévêque : « S’ils relogent tout le monde, qui viendra acheter mon pain ? »

« Les gens m’appellent le résistant. » Installé dans sa boulangerie depuis 1987, Farrouj Izzedime a tout vécu à Campagne-Lévêque. Il y a vécu jusqu’en 2022, élevé ses cinq enfants, « tous diplômés dans de grandes écoles ». Il a aussi connu l’époque où les commerces occupaient tout le rez-de-chaussée de la barre.

« Je suis le dernier. Je suis plus qu’une boulangerie. J’ai presque un rôle social dans le quartier. Tout le monde me connaît et mon commerce est un point de rendez-vous, dit-il. Mais Campagne-Lévêque est devenu un quartier avec beaucoup de problèmes. Son ambiance familiale est un lointain souvenir. » Du trafic de drogue aux « squatteurs qui occupent la moitié des logements », des problèmes bâtimentaires à « l’inaction du bailleur (13 Habitat) », il décrit la descente aux enfers du grand ensemble. « Je n’ai pas de problème avec le réseau ou avec les squatteurs mais ils n’achètent …