Laurence Ruffin, candidate à la mairie de Grenoble pour 2026 - Capture d’écran Linkedin

Laurence Ruffin, candidate à la mairie de Grenoble pour 2026 – Capture d’écran Linkedin

POLITIQUE – La politique, une passion de famille ? Laurence Ruffin, cheffe d’entreprise et sœur du député François Ruffin (ex-LFI), a été désignée dimanche 21 septembre par les écologistes et plusieurs partis de gauche pour être leur candidate à la mairie de Grenoble en 2026, le maire écologiste sortant Éric Piolle ne se représentant pas.

« Laurence Ruffin a été désignée tête de liste par les militant·es de notre rassemblement des gauches, des écologistes et des citoyen·nes », soulignent dans un communiqué les Écologistes et les partis qui les soutiennent dont le PCF ou Génération·s. Ce rassemblement n’inclut cependant pas toutes les nuances de la gauche, la France insoumise ayant investi samedi son propre candidat : Allan Brunon, militant de 26 ans désigné tête d’une liste « Insoumise et Citoyenne ».

« J’éprouve une grande émotion et une profonde gratitude à l’annonce de ma désignation (…) Je suis enthousiaste, et je mesure pleinement l’honneur, la responsabilité et l’exigence que cela représente », a déclaré Laurence Ruffin dans ce communiqué.

Âgée de 47 ans, mariée et mère de deux enfants, Laurence Ruffin est diplômée de l’école de commerce Essec et s’est installée dans la région grenobloise en 2003. Depuis 2009, elle dirige Alma, une Scop éditrice de logiciels, dont elle a quitté courant 2025 la direction générale pour en rester présidente. Elle n’est affiliée ni aux Écologistes ni à aucun parti politique.

L’adversaire de Ruffin dénonce des « pressions » du maire sortant

Le vote l’opposait à Lucille Lheureux (Les Écologistes), adjointe d’Éric Piolle depuis son premier mandat, à partir de 2014 – après deux mandats, ce dernier ne se représente pas. Deux autres candidats, initialement en lice, se sont désistés dans les jours ayant précédé le vote : Nicolas Beron Perez (PCF), conseiller municipal grenoblois suivi de Margot Belair (Les Écologistes), autre adjointe au maire.

Ces désistements sont intervenus dans un contexte tendu, après les révélations du Dauphiné Libéré selon lesquelles Lucille Lheureux aurait subi des « pressions » et des « intimidations » de la part du maire de Grenoble pour retirer sa candidature. Lucille Lheureux a saisi en ce sens la cellule d’écoute et d’orientation des Écologistes le 2 septembre. Selon Médiapart, dans sa lettre de signalement, elle assure qu’Éric Piolle a fait « des insinuations, des mensonges et des sous-entendus » sur sa vie privée, pour lui « faire peur », ce que l’intéressé a démenti auprès du média d’investigation. « (Eric) Piolle, sa candidate, c’est Laurence Ruffin, ils sont très proches. Depuis le début il fait tout pour l’imposer », a déclaré à l’AFP un proche de Lucille Lheureux.

Éric Piolle est lui-même au cœur d’une tempête judiciaire et politique, visée par une enquête pour « concussion », ce qui lui a valu mardi d’être suspendu « à titre conservatoire » de ses fonctions de porte-parole des Écologistes.