Il y avait de l’incertitude, il y a encore quelques jours. Ce lundi 22 septembre, le drapeau palestinien flotte bien sur la façade de la mairie de Rennes, comme dans plusieurs villes de France. Ce geste fait écho au déplacement du président de la République Emmanuel Macron aux États-Unis. Le président français reconnaîtra officiellement l’État de Palestine ce jour devant l’assemblée de l’ONU. « En ce jour historique, j’ai souhaité, en plein accord avec les formations politiques de notre majorité municipale, que nous fassions flotter le drapeau de la Palestine sur le fronton de notre Hôtel de Ville pour exprimer notre soutien à la démarche de reconnaissance engagée, au nom de la France, par le président de la République », annonce Nathalie Appéré, maire de Rennes.
Ce matin à Rennes, le drapeau palestinien sur le fronton de la mairie. Nous saisissons le tribunal administratif, déposons un recours et n’accepterons que le drapeau français, breton et européen : nos bâtiments et services publics doivent rester neutres de toute cause politique. pic.twitter.com/YjjW9bswzV
— Thomas Rousseau (@ThomasR2020) September 22, 2025
Les formations politiques de La France insoumise et des Écologistes réclamaient ce geste depuis plusieurs semaines. La décision de l’édile de Rennes a tranché en leur faveur. « Il s’agit d’une étape indispensable qui ouvre la voie à une solution à deux États, Israël et la Palestine, que nous n’avons cessé d’appeler de nos vœux depuis de nombreuses années », justifie l’édile. « Il est discret, mais c’est bien qu’il soit là », abonde Jean-Marie Goater, conseiller municipal.
Le principe de neutralité.
Après l’annonce des municipalités de gauche, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, avait alors dégainé lors d’une Fête de la Pomme dans l’Eure et rapporté dans France Info : « La façade d une mairie n’est pas un panneau d’affichage. Seul le drapeau tricolore (…) a droit de cité. »
Que risque alors la mairie de Rennes ? Samedi 20 septembre, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val d’Oise) a ordonné à la mairie de Malakoff (Hauts-de-Seine) de retirer le drapeau de son fronton. L’affichage d’un drapeau selon le président du tribunal serait contraire au principe de neutralité du service public. En attendant une probable mesure, le soutien à la Palestine sera également évoqué lors du conseil municipal de ce lundi 22 septembre. « Ici, les coopérations se poursuivent. Ici, la solidarité continue de s’exprimer, pour la mairie de Rennes. Que ce soit au sein du réseau de coopération décentralisée pour la Palestine, depuis près de 20 ans. À travers notre soutien financier au centre Silwan Al Hayat, détruit par les bombes israéliennes. »