Sur RTL, l’ancienne compagne de Cédric Jubillar est revenue sur sa relation avec l’accusé, à l’heure où il comparaît pour le meurtre de son épouse Delphine.

« Il m’a dit : je l’ai étranglée. » À l’heure où s’ouvre le procès de Cédric Jubillar devant la cour d’assises du Tarn ce lundi, son ex-compagne Jennyfer témoigne sur RTL de ses nombreux échanges.

Infirmière de 33 ans et mère de deux enfants, Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines. Quatre ans après les faits, aucune scène de crime, aucun corps et aucun aveu officiel n’ont été retrouvés. Mais son ex-compagne assure avoir entendu ces confidences directement dans la bouche de l’accusé.


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Jennyfer explique avoir rencontré Cédric Jubillar au début de l’année 2021, peu après la disparition de Delphine, via les réseaux sociaux. La relation, d’abord virtuelle, a pris les contours d’une amitié. « On s’est parlé pour la première fois quand il était dehors. Delphine avait déjà disparu. Je ne le soupçonnais pas du tout », raconte-t-elle. Mais très vite, certains comportements de l’homme l’interpellent. « Il n’était pas inquiet. Il fumait joint sur joint, il montait à la montagne… Il me parlait tous les jours de Delphine, mais jamais en bien. »

Si elle nourrit alors quelques réticences, Jennyfer entretient malgré tout ce lien. Entre 2021 et 2023, les échanges se poursuivent, sous la forme de messages, d’appels autorisés par la prison et de courriers. L’accusé, déjà incarcéré, multiplie les prises de contact. « On s’appelait deux fois par semaine. Il me disait qu’il avait peur que je vienne au procès. Moi, de mon côté, je n’étais pas rassurée. »

Ce n’est qu’en 2024 que la relation franchit une étape. Après de longs mois de contacts à distance, Jennyfer accepte d’aller le voir au parloir. « C’est là qu’on est rentrés dans le concret, que ce n’était plus seulement des lettres ou des coups de téléphone. À côté de cette histoire, il y avait une alchimie. » Les confidences, jusque-là floues, prennent une forme nouvelle et inquiétante. « Presque tous les jours, il me parlait de Delphine. Il m’a dit : Je l’ai étranglée. Je lui dis : le corps, on peut le retrouver ? Il me répond : oui. » Selon elle, Cedric Jubillar lui aurait également confié que les faits étaient prémédités : « Il m’a dit que ce soir-là c’était parfait. Elle regardait l’émission Incroyable talent avec l’enfant, le lendemain c’était le confinement ou le déconfinement, c’était le moment idéal. »

À partir de ces rencontres, Jennyfer dit avoir pris conscience d’« éléments troublants » et de propos qu’elle ne pouvait plus garder pour elle. « Un jour, je suis rentrée chez moi et je me suis dit : ces mains qui me touchent les cheveux sont les mêmes qui ont étranglé une femme. »

« Il m’a montré comment il avait fait »

Le récit devient plus précis encore. La jeune femme rapporte que Cédric Jubillar lui aurait décrit les gestes ayant entraîné la mort de son épouse. « Il m’a dit qu’elle se dirigeait vers le canapé, qu’il lui a fait une clé de coude, une main sur le front, et qu’il s’était même fait une lésion au bras. » Plus troublant encore, ces confidences se seraient mêlées à leur propre relation. « Il m’a étranglée trois fois. Un jour il m’a pris pour le coup expliquant que c’était seulement de la domination dans le désir. Puis, une autre fois, il m’a montré la façon dont il l’avait fait pour Delphine, en m’expliquant pourquoi les voisins n’avaient rien entendu : pendant qu’il me prenait par le cou, il me disait : » tu comprends pourquoi elle n’avait pas pu crier. »


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Pour Jennyfer, ces propos répétitifs ne laissent aucun doute : « Ce n’était pas pour frimer, je reste persuadée que c’est vraiment lui. » Elle dit avoir signalé ces confidences à la justice et s’attend désormais à être confrontée à l’accusé à la barre : « J’appréhende énormément de l’avoir en face de moi, je ne sais pas si j’arriverai à affronter son regard. »

Alors que ce procès est annoncé pour durer plusieurs semaines, la parole de l’ex compagne souligne l’importance des témoignages attendus dans un dossier où les pièces matérielles manquent cruellement.