En actant la vente du club à Kilmer sports ventures, avec son copropriétaire Bernard Caïazzo le 3 juin 2024, Roland Romeyer s’était ménagé une porte de sortie en douceur, en accord avec Larry Tanenbaum, l’acheteur millairdaire de l’ASSE. A lui les postes de président de Cœur vert, l’association caritative du club et du Musée des Verts. Une manière de garder encore un pied dans l’institution, lui qui y passait sa vie.

Mais les affaires judiciaires l’ont rattrapé et précipité sa fin de règne avec fracas. L’ancien patron du directoire du club est visé par deux plaintes pour « harcèlement et outrages sexistes », avec constitution de partie civile, déposées par deux salariées à la fin du mois de juin dernier, comme révélé par Le Progrès. Dans nos colonnes, Anne Gaches, procureure de la République de Saint-Étienne, précisait qu’une enquête préliminaire est ouverte « sous le chef de harcèlement et outrages sexistes, aggravés par le lien hiérarchique ou la minorité », fruit de l’audit interne mené par le club, lui-même initié par les ateliers de sensiblisation à la lutte contre le sexisme de l’association Her game too.

 

Plus de voiture de fonction, ni de places en loge

Confronté à ses révélations, et ce même si l’homme originaire de Pont-Salomon reste présumé innocent, les dirigeants stéphanois, désireux de s’éviter cette mauvaise publicité, ont tranché dans le vif. Selon les informations de l’Equipe, l’octogénaire a reçu un courrier fin juin mettant fin avec effet immédiat à sa double casquette. « Roland Romeyer n’exerce plus aucune fonction au sein du club ni dans les associations qui y sont liées et ne bénéficie donc d’aucun avantage attaché à ses fonctions » comme nous l’a fait savoir le club.

Comprendre qu’il a été obligé de rendre la voiture de fonction qu’il avait à disposition, ainsi que la table de dix places en loge dont il bénéficiait la saison dernière.

D’autres faits similaires au Musée ?

La rupture est donc totalement consommée avec l’ancien homme fort du club. Depuis la révélation de l’affaire, l’association Her game too a reçu des témoignages spontanées de supposées victimes, silencieuses jusque là.  Des faits similaires à ceux reprochés à Romeyer dans les plaintes, antérieurs à la vente du club, se seraient produits également au sein du Musée durant l’année écoulée. On comprend mieux dès lors l’empressement de l’ASSE a clore la page pour de bon. Vacants, les deux présidences de Cœur vert et du Musée devraient être pourvues d’ici la mi-octobre, le temps de reconstituer un bureau, au gré des nombreux changements en interne ces derniers mois, et notamment à la direction financière, membre de droit.