Simon Babre, accusé d’avoir mis en danger les spectateurs présents au stade Mayol dimanche soir, a justifié sa décision de ne pas avoir reporté la rencontre.

L’incompréhension, voire la colère, anime les supporters du Rugby Club Toulonnais depuis dimanche soir. Présents dans les tribunes du stade Mayol pour assister au choc entre Toulon et la Rochelle en clôture de la 3e journée du Top 14, ils ont subi les violents orages et les pluies diluviennes qui ont conduit l’arbitre, M. Rozier, à finalement décider du report de la rencontre.

Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à avoir témoigné des difficultés rencontrées, ensuite, pour quitter le stade – les sorties étaient inondées – et, pour certains, les frayeurs vécues dans les alentours, à lutter contre la montée des eaux et les forts ruissellements sur les routes.


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Invité ce lundi matin de BFMTV, le préfet du Var, Simon Babre, s’est efforcé de répondre aux critiques dont il est la cible pour avoir décidé du maintien de ce match alors que celui des Bouches-du-Rhône avait, très tôt dans la journée, annoncé le report de OM-PSG au stade Vélodrome de Marseille. On se souvient, il y a trois semaines, que les deux départements avaient pris la même décision concernant le report d’une journée de la rentrée scolaire pour cause de fortes intempéries.

Le phénomène a été d’une intensité rare et en grande partie non prévu

Simon Babre, préfet du Var

«Le phénomène a été d’une intensité rare et en grande partie non prévue, a-t-il assuré. Il a muté à compter de 21 heures, au moment où le coup d’envoi était prévu. L’intensité pluvieuse a été multipliée par deux par rapport aux prévisions. Alors qu’on s’attendait à des passages pluvieux d’une dizaine de minutes qui rendaient possible la tenue d’une rencontre de rugby avec, éventuellement, interruption puis reprise du match, les précipitations se sont enchaînées pendant 1 heure 30 rendant le terrain impraticable. C’est l’arbitre qui a décidé de son annulation. À Toulon, il y a eu 127 mm de précipitation, dont 90 en une heure, ce qui est un record…»

Accusé d’avoir mis en danger les supporters en les laissant se rendre à Mayol, et questionné sur sa différence de décision avec celle du préfet des Bouches-du-Rhône alors que Marseille n’est distante que de 70 kilomètres de Toulon, Simon Babre a répété que la violence des intempéries n’avait pas été annoncée.

«Les prévisions que nous avions – y compris le dernier point avec Météo France à 20 heures – attestaient que nous aurions des précipitations certes importantes mais sous forme de passages pluvieux avec des accalmies rendaient possible la tenue du match. C’est vraiment une mutation du phénomène. En milieu de soirée, à partir de 21h15, nous avons su que nous avions une accumulation orageuse, que les cellules orageuses se multipliaient en mer, au large de Toulon, d’où les cumuls de précipitation inédits, qui n’étaient pas prévus et qui ont conduit à ce que le match soit reporté.»

Décision de maintien collégiale avec la Ligue et le club

Et de rappeler que «la décision était collégiale avec la Ligue et le club. Une semaine auparavant pour Toulon-Castres, nous étions en vigilance orange et nous avions eu le même type d’analyse. La rencontre s’était passée sans encombre, sans une goutte de pluie…»


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Pas certain que ces explications suffisent à calmer la colère de certains supporters. Interrogés par Var-Matin, des témoins racontent s’être retrouvés dans la soirée dans les rues avoisinantes du stade Mayol avec de l’eau jusqu’à la taille, d’autres avoir retrouvé leurs voitures immobilisées par la montée soudaine des rivières. Si aucune victime n’est finalement à déplorer, le pire a peut-être été évité au vu des images impressionnantes des inondations soudaines de plusieurs rues de Toulon.