[Initialement publié le 31 août, cet article a été republié le 22 septembre 2025, jour de fermeture du centre.]

Le bonheur commence au troisième étage, où on est encore suspendu entre deux mondes. Au quatrième, on baigne dans la lumière, au cinquième, on voit déjà l’horizon au-dessus des toits de zinc de Paris.

“C’est le meilleur moment, là, là, maintenant !” me dit le poète et philosophe Jean-Christophe Bailly, comme s’il le vivait pour la première fois, tout en se tournant à droite, vers sa ville qui se déploie sous son regard. “Là, là, regardez ! C’est merveilleux.” Puis nous arrivons au sixième étage, le dernier, qui ouvre l’âme, tout en haut de l’Escalator, c’est presque déjà le ciel.

Deux minutes dans les tubes de verre du Centre Pompidou, à se laisser glisser, à se laisser éblouir. On peut aller plus vite, oui, en dépassant les gens sur la gauche, comme dans les escaliers mécaniques du métro. Mais on n’y est pas obligé.

Toute ville heureuse possède au moins un lieu plein de vie qui la fait respirer, qui l’irrigue, la libère de sa lourdeur, de sa densité, de son bruit, rien que pour un moment, pour une courte escapade. Paris, elle, a le Centre Pompidou – en long “Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou”.

Un grand bâtiment, coloré, en plein cœur de la ville, qu