C’est un communiqué qui dit beaucoup de l’ambiance assez délétère qui règne à l’heure de la succession d’Éric Piolle. « Il veut que je m’efface, mais moi je reste debout » avait déjà souligné l’adjointe Lucille Lheureux début septembre, après avoir dénoncé auprès des instances nationales du parti Les Écologistes « les pressions » qu’elle assurait avoir subies.
« La démocratie ne peut se résumer au vote »
Si, après le vote de ce dimanche soir qui a désigné Laurence Ruffin comme tête de liste, Lucille Lheureux a choisi de ne pas réagir, l’adjointe aux cultures s’était exprimée la veille dans un communiqué adressé aux militants. Elle y contestait le processus en cours : « Je réfute le processus en cours. Je ne me résigne ni à retirer ma candidature ni à accepter en silence que le processus se déroule imperturbablement […] Je n’ai peur de rien car je ne dépends de personne […] je suis déterminée, je dis, je dénonce […] Oui, je reste encore et toujours candidate, une candidate du parti Les Écologistes, pour conduire notre liste. »
Le mode de scrutin interne à cette partie de la gauche n’a visiblement pas convaincu, du tout, l’actuelle adjointe aux cultures : « La démocratie ne peut se résumer au vote. C’est aussi l’exercice des libertés. Pour les candidats, comme pour les électeurs et les électrices. Un vote sain, sans pressions, sans diffamation… Un vote où l’expression libre, l’intégrité et la sécurité des candidats sont garanties. » Avant d’insister : « Ce vote, et plus largement les deux semaines qui le précèdent, ne ressemble pas à ce que nous devrions faire, à ce que nous devrions être. On ne construit rien de grand sur un socle aussi friable. Nos partis, et plus largement notre famille politique, de gauche, écologiste, antisexiste, antiraciste, décoloniale… ont le devoir de regarder en face ce qu’elle produit. »
« On ne peut démarrer une campagne joyeuse et puissante sur de la violence, du sexisme »
Et elle poursuivait sur le même ton : « On ne peut démarrer une campagne joyeuse et puissante sur de la violence, du sexisme, en ignorant et contournant les droits des militants, en occultant les mesures nécessaires à la préservation de la santé et de l’intégrité des candidats. »
48 heures après la nomination d’Allan Brunon comme tête de liste LFI, pendant que le PS et d’autres collectifs partent également de leur côté, la gauche s’avance pour l’instant en ordre dispersé façon puzzle.