La reconnaissance de la Palestine par la France, ce lundi à l’ONU, n’en finit pas de créer des remous un peu partout en France. Surtout dans les endroits où les maires ont choisi d’afficher le drapeau du pays arabe… parfois avec celui de son voisin israélien, comme sur la tour Eiffel.
A Strasbourg, la maire écologiste Jeanne Barseghian ne sortira pas d’étendard en particulier. Mais l’hôtel de ville sera, ce lundi soir, illuminé aux couleurs du drapeau palestinien. Soit en rouge, noir, blanc et vert. Ce n’est pas la première fois que le bâtiment fait l’objet de projections, l’Ukraine ayant notamment déjà eu droit à son hommage.
Mais ce choix divise, en particulier auprès de ses opposants. A quelques mois des élections municipales prévues en mars, ses trois principaux adversaires ont déploré la décision de l’édile en place.
« Cela n’est en aucun cas un geste humaniste, c’est un calcul électoral. Un soutien de façade », a écrit Jean-Philippe Vetter dans un communiqué. Le candidat Les Républicains (LR), arrivé en tête d’un premier sondage, accuse l’élue « de diviser, cliver et conflictualiser le débat public. En somme, de dresser un prétendu camp contre un autre. C’est une posture d’un cynisme absolu. »
« Alors que notre ville est fracturée, que les tensions y sont exacerbées, Jeanne Barseghian décide une fois de plus d’agir en militante plutôt qu’en maire, comme elle l’a fait au printemps dernier en posant avec une carte niant le droit d’Israël à exister et en choisissant de geler notre jumelage avec Ramat Gan », prolonge le représentant Horizons Pierre Jakubowicz, en référence au printemps déjà agité de l’écologiste. « Strasbourg doit retrouver sa vocation de trait d’union et cesser d’être une ligne de fracture », ajoute-t-il encore.
A gauche, Pernelle Richardot, très proche de Catherine Trautmann (Parti socialiste), s’en est aussi prise à l’édile. « Une fois encore, une fois de trop, votre réponse n’est pas à la hauteur. Ni de votre fonction, ni de Strasbourg », attaque-t-elle sur Strasbourg. « Cette décision d’illuminer l’Hôtel de Ville uniquement aux couleurs palestiniennes constitue un acte démagogique et populiste qui contribue à fracturer un peu plus encore, notre communauté strasbourgeoise depuis deux ans […] Strasbourg, ville européenne et symbole de réconciliation, mérite mieux qu’une approche unilatérale qui attise les tensions au lieu de les apaiser. »