Publié le
22 sept. 2025 à 18h00
Un contrôle routier et de multiples découvertes. Mardi 16 septembre 2025, vers 16 h 30, des policiers du commissariat de Villeparisis remarquent une Audi A1 au niveau de l’avenue de l’Europe à Chelles (Seine-et-Marne) qui freine brusquement et qui ne met pas son clignotant.
La patrouille décide de procéder au contrôle et découvre que le véhicule est conduit par une jeune mineure de 15 ans avec comme passagère une autre adolescente de 13 ans. Sur la banquette arrière se trouve Zacharie, 25 ans.
Les forces de l’ordre pensent d’abord à du proxénétisme mais découvrent qu’il s’agit finalement de trafic de drogue. Dans l’habitacle, ils ressentent une forte odeur de cannabis, deux pochons sont retrouvés sur Zacharie et d’autres étaient cachés dans le soutien-gorge d’une des mineures. La fouille du véhicule permet également de mettre la main sur des sachets de cannabis et de cocaïne.
Les filles recrutées pour vendre
Lors des auditions, les enquêteurs vont en apprendre un peu plus. Les deux jeunes filles, qui avaient fugué d’un foyer de l’enfance, avaient été recrutées une semaine auparavant contre une promesse d’hébergement.
Leur travail était donc de livrer des produits stupéfiants à des consommateurs aux quatre coins de l’Île-de-France. En effet, le bornage des téléphones a permis de mettre en lumière des allées et venus. « Tous les trois partaient de Neuilly-sur-Marne avant de se rendre à Chelles chez un fournisseur qui semblait être le chef. Ensuite, la ligne téléphonique se baladait dans toute la région », explique la présidente d’audience.
Pour les mineurs, les livraisons se sont faites d’abord en transport puis via cette Audi A1 Sportback. « Zacharie passait le produit aux jeunes filles, et ce sont elles qui ramenaient l’argent après la livraison. » Placé en détention, il était jugé en comparution immédiate vendredi 19 septembre pour provocation directe de mineures à transporter, détenir et offrir des stupéfiants et pour trafic de drogue.
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« Je ne savais pas qu’elles étaient mineures »
Dans son box, le prévenu, qui s’est présenté comme un simple formateur, a martelé qu’il ne savait pas qu’elles étaient mineures. « Elles m’ont dit qu’elles avaient 20 ans. Ce sont des femmes maquillées. Les cheveux, les ongles, le botox. Pour moi, elles étaient majeures. Jamais je n’aurais fait ça si j’avais su qu’elles étaient mineures. »
Lors d’une perquisition à son domicile, 5 000 euros en liquide avaient également été retrouvés dans une poche de veste. Il a expliqué qu’il travaillait comme vendeur sur des marchés, et que c’était de l’argent mis de côté et non du blanchiment.
18 mois de prison ferme
Pour ce procès, une avocate mandatée par l’Avimej (association d’aides aux victimes) a plaidé pour les deux mineures et a demandé des indemnités de 1 000 euros pour le préjudice envers elles. « On a une personne qui profite. C’est rentable car il leur reverse 70 euros par jour et lui prend le reste », a-t-elle expliqué, avant de poursuivre, « elles n’ont pas un parcours facile. Là, il y a un risque de basculer vers l’argent facile. »
La substitute du procureur Gaëlle Homand a requis de 16 à 18 mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, et une amende de 1 000 euros à l’encontre de ce récidiviste aux 10 fiches dans son casier judiciaire. « Il a profité de la vulnérabilité des mineurs de 13 et 15 ans. »
Des réquisitions suivies par les juges qui ont condamné Zacharie à une peine de 18 mois de prison ferme, avec mandat de dépôt. Les pochons, les 5 000 euros et la voiture utilisée ont été confisqués par le tribunal. Les deux jeunes filles, de leur côté, devraient comparaître devant le tribunal pour enfants de Nanterre.
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