Rendez-vous dans huit jours. La justice administrative rendra dans ce délai sa décision concernant le nouveau recours, examiné lundi, d’opposants au chantier de la ligne à grande vitesse (LGV) Toulouse–Bordeaux. Inquiets de possibles atteintes à l’environnement et pollution de l’eau, ces militants écologistes ont demandé au tribunal administratif de Toulouse de suspendre les travaux entre la gare Matabiau, dans le centre de la Ville rose, et la commune de Saint-Jory, une vingtaine de kilomètres plus loin.
Une des avocates des opposants à la LGV, Anne-Sophie Barrère, a notamment qualifié de « destructrice de biodiversité » la construction prévue de voies supplémentaires. Elle estime qu’elle menace des espèces protégées dont certains oiseaux, insectes ou encore chauves-souris. Or, « il est possible de faire circuler tous les trains prévus sur l’infrastructure existante » après avoir « modernisé les voies », a-t-elle noté au nom des Amis de la Terre.
Objectif de la LGV : gagner une heure entre Paris et Toulouse
En revanche, pour une avocate de SNCF Réseau, Pascale Pessoa, la construction de nouvelles voies « est reconnue nécessaire par les études réalisées depuis un certain temps ». Certaines propositions alternatives des opposants pourraient en outre, selon elle, avoir « des conséquences environnementales bien plus importantes » que ce que prévoit le projet actuel. L’avocate a aussi noté que, contrairement à ce qu’affirment les opposants, l’Agence régionale de santé a bien été consultée sur un éventuel risque de pollution de l’eau dans le point de captage de Saint-Jory.
Le 9 septembre, le Conseil national de la protection de la nature, saisi d’une demande d’autorisation environnementale, a rendu un avis défavorable dans le volet touchant à la préservation des espèces, estimant que les garanties apportées n’étaient suffisantes. Il s’agit d’un avis consultatif.
Cette LGV, dont la construction a débuté en mai 2024, doit notamment relier en 2032 Toulouse à Paris en 3 heures et 10 minutes, gagnant plus d’une heure sur le temps de voyage actuel. Le démarrage des investigations préalables à la construction de la LGV est prévu pour février 2026.
Notre dossier sur la LGV Sud-Ouest
Concernant le financement de la LGV, plusieurs collectivités du Sud-Ouest, inquiètes d’un éventuel abandon du projet sur fond de rigueur budgétaire, ont appelé fin juillet l’Etat à tenir « ses engagements ». De son côté, le tribunal administratif de Toulouse a validé le 25 juillet le plan de financement du projet, rejetant les recours d’associations écologistes et d’élus d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine.