Par
Glenn Gillet
Publié le
22 sept. 2025 à 19h34
L’horizon s’assombrit une nouvelle fois pour le calendrier de livraison des nouvelles rames du RER B. Baptisés MI20, ces trains du futur devaient initialement être livrés en novembre 2025 avant que le début d’exploitation ne soit décalé à janvier puis juin 2027, ne devraient être finalement être mis en circulation au mieux qu’à partir de fin 2028, selon des propos du directeur général du fabriquant Alstom par Île-de-France Mobilités (IDFM) ce lundi 22 septembre 2025. Une annonce qui tombe à l’issue de l’audition de l’industriel qui a été chargé de renouveler la flotte sur la deuxième ligne de train la plus fréquentée d’Europe (près d’un million de voyageurs par jour), après le RER A, qui circule entre le nord et le sud de la région parisienne.
Objectif : « redresser au plus vite le calendrier »
« Lors de l’audition, le directeur général d’Alstom a annoncé que, dans le cadre du plan d’action, il viserait un planning permettant un premier train assemblé pour avril 2026 et une première mise en service fin 2028 », précise IDFM dans un communiqué.
En qualité de commanditaire et de gestionnaire du réseau de transports francilien, IDFM annonce ainsi « un plan d’urgence » afin de tenter de réduire le retard ou du moins d’empêcher qu’il n’augmente à nouveau. Ce plan voulu par la présidente de la région Valérie Pécresse (LR) et « préparé par les industriels et les opérateurs » vise à « redresser au plus vite le calendrier et livrer au plus vite un matériel essentiel à cette ligne » qui souffre de difficultés chroniques en raison du vieillissement de son matériel roulant.
Présenté au conseil d’administration, il comprend notamment une « remise à plat du planning du projet » afin de « poursuivre les opérations de production industrielle à rythme soutenu », une « réforme de la gouvernance du projet » entre les différents acteurs via un renforcement de l’implication d’IDFM, ainsi que des « processus industriels et opérationnels robustes et optimisés afin de sécuriser les prochaines étapes clés (production, essais, homologation) ».
Une recette miracle ? IDFM ne s’engage pas sur une ambition de réduction du retard envisagé mais souhaite « garantir une mise en service dans les nouveaux délais en préservant l’équilibre technico-financier et la qualité/sécurité du matériel ».
IDFM demande « à Alstom de prioriser le dossier du MI20 »
Contacté il y a quelques jours par actu Paris après de premières fuites dans la presse au sujet d’un rapport d’experts (Yves Ramette et Finexi) évoquant un report de la livraison des MI20 qui pourrait aller jusqu’à septembre 2029, Alstom n’avait pas confessé un nouveau changement dans les délais de livraisons, mais avait assuré que : « Si un risque de retard était mis en évidence dans ce rapport, nous nous mettrions en ordre de bataille pour que ce risque ne se concrétise pas ».
Avec ce troisième report, IDFM se met désormais en ordre de bataille pour arrêter la casse, en demandant « à Alstom de prioriser le dossier du MI20 », en tant que premier client du constructeur ferroviaire et exige que « souligne la nécessité que les délais impartis dans les contrats soient respectés », même s’ils ont déjà du plomb dans l’aile.
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