Un nouveau drame lié à des relations sexuelles sous stupéfiants ? Selon plusieurs médias locaux, Laurent Caillaud, conseiller régional LR des Pays-de-la-Loire, mort lundi 15 septembre, aurait fait une overdose dans un appartement d’un quartier sensible de Tours (Indre-et-Loire). L’élu de 56 ans aurait participé à une soirée dite «chemsex» – contraction des mots anglais chemical et sex.
Contactée par Libération, la procureure de la République de Tours, Catherine Sorita-Minard, affirme qu’une enquête a été ouverte «en recherche des causes de la mort» et qu’«une autopsie a été ordonnée dans ce cadre et aura lieu [ce lundi 22 septembre]». Les résultats seront communiqués dans la semaine. «D’autres examens et analyses médico-légaux ont également été ordonnés», ajoute la même source.
Selon le média Ici Touraine, l’ancien candidat aux élections législatives anticipées en Vendée – soutenu à l’époque par le désormais ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau – se serait rendu dans un appartement avec deux autres hommes après avoir pris rendez-vous via l’application de rencontres Grindr. Laurent Caillaud aurait ramené lui-même des drogues dont de la MDMA et de la 3-MMC. Les trois hommes auraient eu des relations sexuelles et auraient tous consommé de la drogue, avant que Laurent Caillaud ne fasse un malaise. Une autre source citée par la Nouvelle République du Centre évoque également une overdose.
C’est la présidente du conseil régional des Pays-de-la-Loire, Christelle Morançais (Horizons), qui avait annoncé sur X lundi soir la mort de Laurent Caillaud, «un élu dévoué, passionné et engagé au service des Pays-de-la-Loire et de la Vendée qu’il chérissait par-dessus tout».
Depuis, de nombreux élus locaux et régionaux saluent un homme «dont l’engagement local lui venait bien évidemment des racines familiales», selon les mots du président du conseil départemental de la Vendée, Alain Lebœuf. Le père du conseiller régional est Dominique Caillaud, député de la Vendée entre 1997 et 2012, soutenu un temps par Philippe de Villiers avant de rejoindre l’UMP.
En 2023, l’affaire Pierre Palmade avait attiré les lumières médiatiques sur le phénomène du chemsex, une pratique connue depuis une décennie et dont Libération alertait dès 2017 sur les dangers après plusieurs overdoses dans la communauté gay. Depuis, régulièrement, le chemsex fait l’objet d’amalgames problématiques et d’une diabolisation sur fond d’homophobie.
Selon un rapport de 2022 remis au ministère de la Santé, elle concernait entre 100 000 et 200 000 personnes a minima en France. Des chiffres en dessous de la réalité, selon les spécialistes de l’addictologie. S’il est difficile de recenser précisément le nombre d’adeptes, le confinement lié à la pandémie de Covid-19 en 2020 a fait exploser les pratiques.
En mars 2025, plusieurs députés de tous bords politiques ont voté un texte réclamant à l’exécutif un état des lieux épidémiologique précis et une stratégie de prévention, qui comprendrait l’accompagnement des associations, des campagnes de sensibilisation ou encore la formation des professionnels de santé.