C’est un bras d’honneur à moitié assumé envers les personnes en situation de handicap. La droite régionale en Île-de-France supprime en catimini les subventions allouées aux Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) sur le territoire francilien. L’alerte, donnée vendredi 19 septembre, est venue de la Gauche communiste, écologiste et citoyenne de la Région Île-de-France.

Dans son communiqué, le groupe politique s’insurge. Et pour cause. Les aides dont il est question ont été mises en place il y a plus de 10 ans et semblaient stabilisées. En 2014, la loi sur l’égalité des chances – promulguée en 2005 – essaie de mettre un coup d’accélérateur pour orienter les financements en faveur des personnes en situation de handicap. La majorité régionale de l’époque, à gauche de l’échiquier politique, saisit l’opportunité pour subventionner les huit MDPH de la région via leurs fonds de compensation respectifs. « Le dispositif n’a jamais été discuté ni remis en cause depuis ! », s’exclame Céline Malaisé, présidente du Front de gauche à la région.

6€ de reste à charge

Son but : financer l’acquisition de matériels, l’aménagement de véhicules adaptés, l’accompagnement pour la vie quotidienne des personnes en situation de handicap. Près de 2 000 Franciliens en bénéficient chaque année. « Avec cette aide, le reste à charge pour les familles est de 6€ », détaille Stéphane Blanchet, Vice-président chargé de l’autonomie au Conseil départemental de Seine-Saint-Denis.

Un coup de pouce précieux que Valérie Pécresse et sa majorité cherchent à supprimer en douce, sans concertation avec les départements. D’après les informations du groupe de la Gauche, « les MDPH d’Île-de-France n’ont pas perçu l’aide régionale en 2025 et elle ne sera pas reconduite en 2026 ». Aucune communication officielle de la Région n’a averti quant à une potentielle suppression des subventions. Mis devant le fait accompli, les conseillers des Hauts-de-Seine, de l’Essonne, du Val-de-Marne, de Seine-Saint-Denis et de Paris ont acté ce retrait d’argent.

Une « goutte d’eau » dans le budget

« C’est incompréhensible », tonne Céline Malaisé. Et Stéphane Blanchet d’enchaîner : « C’est injuste, il y a un enjeu d’égalité et de dignité très fort derrière cette coupure budgétaire. » Pour les deux conseillers départementaux, il ne fait aucun doute que la décision est purement politique. « La droite se réfugie derrière un rapport de la Chambre régionale des comptes disant que cette subvention n’est pas une compétence obligatoire et que ce n’est donc pas permis, mais c’est totalement faux, explique la présidente du groupe de gauche. Le Code de l’action sociale l’autorise. »

L’élue se montre d’autant plus consternée en exposant ses calculs. « L’aide aux MDPH, c’est 2 millions d’euros alors que le budget de la Région s’élève à 5 milliards. C’est vraiment une goutte d’eau, c’est dément », se désole-t-elle. Si personne ne revient sur cette décision, il incombera aux MDPH et aux familles de combler le manque à gagner. Ce qui n’est pas sans inquiéter Stéphane Blanchet : « En baissant ces subventions, on augmente les coûts pour les familles de personnes en situation de handicap, on augmente leur pouvoir d’achat et parfois leur précarisation. Il n’y a rien de plus pénalisant. »

Céline Malaisé tient à rappeler que la Région est une habituée des « coups de com’ dans le vent sur la question du handicap ». Son exemple : le « métro pour tous » annoncé pendant les Jeux paralympiques de Paris l’année passée. « Il n’y a aucune inscription en faveur de ce dispositif dans le plan de mobilité qu’on va voter pour cette année », prévient-elle.

Une commission permanente est prévue jeudi 25 septembre et les élus de gauche entendent bien y exprimer leur mécontentement en confrontant Valérie Pécresse. En attendant, honte et colère les rongent : « les personnes en situation de handicap sentent vraiment qu’elles sont les dernières roues de la société ».

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