Quand je repense à la cour de mon école primaire, ce qui ne m’arrive pas si souvent, je revois le grand portail en fer. J’ai plusieurs souvenirs derrière cette grille : la fois où j’ai joué des scènes du Roi lion avec une petite camarade dont les ongles démesurés m’ont valu une cicatrice qui n’a jamais quitté ma pommette, ou encore ce jour où Lewis Ferguson a volé mon bonnet à pompon pour le plonger dans une flaque de boue – je m’étais aussitôt vengée en lui assénant une gifle avec ledit bonnet.

En revanche, je n’ai jamais vraiment su ce qui se tramait de l’autre côté du portail. Mes amis plus âgés me décrivaient un monde rempli de pères à l’air sévère, de mères aguicheuses, de ragots et de querelles – bien pires que n’importe quelle chamaillerie de cour d’école. Mais quelles qu’aient été les passes d’armes passives-agressives échangées devant mon école primaire à l’heure de la sortie, elles n’arrivaient certainement pas à la cheville de ce qui se joue aujourd’hui à Trafford [en banlieue de Manchester]. Car chez moi, il n’y avait pas de grammar schools.

Ces établissements n’ont pas toujours été ce qu’ils sont aujourd’hui. Une mère d’élève d’Urmston Grammar [dans le district de Trafford], m’a ainsi expliqué que ses deux parents, enfants de mineurs, avaient fréquenté l’un de ces é

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The Mill (Manchester)

The Mill se pose sans détour comme une offre différente de la presse locale traditionnelle. Dans un paysage médiatique “dévasté par les plans de licenciement”, ce média sis dans le Grand Manchester et hébergé à ses débuts par la plateforme Substack cherche à établir un nouveau modèle économique, fondé sur les abonnements en ligne, les récits et les enquêtes au long cours. La rédaction compte quatre journalistes permanents et s’appuie sur les contributions de plusieurs rédacteurs indépendants. Quelque 50 000 personnes reçoivent les newsletters quotidiennes, dont 2 000 sont des lecteurs payants.

Le site appartient au groupe indépendant Mill Media, fondé par un jeune journaliste trentenaire, Joshi Herrmann, à Manchester, en 2020, en pleine pandémie de Covid-19. Après l’ouverture de la lettre d’information The Mill dans sa ville pendant le confinement, Herrmann a essaimé à Liverpool (The Post), Birmingham (The Dispatch) et Sheffield (The Tribune). Le groupe embauche et vise l’ouverture de nouvelles branches, potentiellement à Newcastle, Leeds et Glasgow.

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