Un parking, une cave, un cinéma, un bois… À défaut de pouvoir continuer à organiser ses soirées gang bang rue d’Alleray, à Paris (XVe), le « Z », patron de la Factory qui a dû fermer temporairement ses portes, multiplie aujourd’hui les prestations « hors-les-murs ».
Une dizaine « d’événements » à 80 euros l’inscription sont déjà bookés jusqu’à mi-novembre, date à laquelle il espère pouvoir reprendre son activité orgiaque, mais légale, dans son local commercial situé au sous-sol d’une cossue résidence parisienne à 10 000 euros le m2. « On aimerait tellement qu’il ne rouvre jamais », soupire une voisine du dessus.
« Culture du viol collectif »
Mais le business est florissant pour cette pratique sexuelle que les voisins apparentent à « une culture du viol collectif ». La plupart des dates du « Z » affichent complet. Au programme du vendredi 19 septembre figurait ainsi un kidnapping « consenti et longuement mûri et réfléchi » de celle que le « Z » surnomme « Petite Poupée ».
Le rendez-vous était fixé dans le centre de Paris pour les deux premiers hommes chargés d’enlever la belle dans une camionnette puis de la cagouler, de la menotter et de la déshabiller.
Avant de la déposer « dans une cave humide de Paris » pour être « livrée à trois mecs », qui eux aussi ont payé 80 euros. « Chacun lui donnera un code une fois qu’il aura joui », détaillait le scénario, permettant à « Petite Poupée » de passer à l’étape suivante de sa nuit. Une dizaine d’hommes devaient ensuite se relayer pour le gang bang matinal.
Lieux publics
Ces prochains jours, Mona sera à son tour soumise à quatre hommes « dans les méandres d’un immense parking parisien, et il faudra être rapide et discret », prévient « Z ». Ce mardi, c’est dans un cinéma parisien que Bélinda offrira son corps. Puis jeudi, deux événements sont prévus chez l’habitant, dont un dans le XVIe arrondissement.
Parfois dans une chambre, dans un lieu public, ou un appartement loué pour l’occasion… « Malgré la fermeture de la Factory, nous continuons les gangs bangs », promettait le « Z » aux 6 000 abonnés de son groupe sur l’application Telegram, lorsqu’il avait été contraint de fermer son lieu de débauche.
Dans une lettre du 4 août, la préfecture de police de Paris avait « informé l’exploitant du refus de sa demande de dérogation d’accessibilité et, en conséquence, de l’interdiction d’accueil du public dans son établissement » du XVe arrondissement, indique l’instance policière.
Une première victoire pour les autorités, après plus d’un an de recherches pour trouver la faille et fermer ces locaux commerciaux — autrefois espace de stockage — qui jouxtent le parking souterrain de la cinquantaine d’habitants de la copropriété. Ces derniers réclament une action des pouvoirs publics.
La Factory doit rouvrir cet automne
Mais « après mise aux normes administratives, la Factory rouvrira ses portes aux alentours de novembre, voire plus tôt si on s’en sort bien », continue d’annoncer le « Z » sur son site Internet qui vante les 300 événements organisés par an dans ce local.
« L’organisateur joue avec les règles administratives, la morale et les lois, martèle-t-on du côté des autorités. Il flirte en permanence avec la ligne, mais nous poursuivrons notre travail pour qu’il finisse par arrêter. » « Il a reçu un redressement de plus de 7 000 euros », indique sur X Anthony Samama, adjoint au maire du XVe en charge de la sécurité.
Du côté de la copropriété, en litige avec la paire formée par le « Z », exploitant, et le propriétaire du local, fils d’un médecin célèbre pour ses régimes, on espère ne pas perdre les procédures en cours. « Il réclame un aménagement de notre résidence pour avoir un meilleur accès, et que les travaux soient réalisés à nos frais à nous, habitants de l’immeuble », peste un père de famille vivant dans les étages.
« Et si le Z obtient gain de cause, les autorités ne pourraient plus trouver à redire à son activité », prédit un voisin.