Par

Yann Rivallan

Publié le

23 sept. 2025 à 6h50

Ils prolifèrent à Rouen (Seine-Maritime), comme dans la plupart des grandes villes. Mais ils finissent par jouer sur les nerfs de certains propriétaires. Dans la rue de Fontenelle à Rouen, à deux pas de la place du Vieux-Marché, au moins deux immeubles sont confrontés à la forte présence de rats. « On est à court de solutions », souffle l’un d’eux.

« C’est infernal ! »

Depuis près d’un an, selon Robert*, les rats grouillent entre les parties communes de son immeuble et celles d’un autre mitoyen.

Ils creusent partout, c’est infernal !

Robert
Propriétaire d’un appartement de la rue de Fontenelle

Dans les couloirs, de nombreux pièges à rats sont disposés. En accédant à la cour intérieure de l’immeuble, deux cadavres de rats nous accueillent. « Vous voyez », pointe du doigt Gaëtan*, un autre propriétaire. Idem en ouvrant un placard avec un compteur électrique : « Ils ont même réussi à rentrer ici… »

« Au moins un an que ça dure »

D’après Robert et Gaëtan, le problème vient d’un immeuble voisin. Inoccupé depuis plusieurs années, ce bâtiment serait, selon eux, celui qui abrite « le nid des rats ». Ou du moins, celui par lequel les nuisibles s’infiltrent chez eux.

Pour endiguer le problème, des dératiseurs ont installés de nombreux pièges dans les parties communes.
Pour endiguer le problème, des dératiseurs ont installé de nombreux pièges dans les parties communes. (©YR/76actu)

Ils en veulent pour preuve des trous creusés directement dans le trottoir qui mènent vraisemblablement jusqu’à cet immeuble inoccupé et en chantier. « Ça fait au moins un an que ça dure. Avant ça, c’était déjà un squat », récapitule Robert.

Pour tenter de faire bouger les choses, les deux propriétaires ont alerté à plusieurs reprises leur syndic de copropriété. « Ils ont fait venir un dératiseur, indique Gaëtan. Mais c’est comme verser de l’eau dans un seau percé. Il y a toujours des rats à côté. »

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Le propriétaire livre une autre version

Interrogé par 76actu, le propriétaire de l’immeuble mitoyen livre une autre version. Selon lui, il y a autant de rats chez lui que dans l’autre immeuble.

J’ai mis des tas de pièges et effectivement il y a des rats.

Le propriétaire de l’autre immeuble

« Mais ils se trompent », fait-il remarquer. D’après lui, c’est à cause des bacs d’ordures ménagères collectifs installés juste devant chez lui que les nuisibles prolifèrent. Le problème ne daterait d’ailleurs « que de cet été », à le croire.

Et il estime avoir fait le nécessaire en alertant la Ville de Rouen sur la problématique des bacs de déchets : « Une fois qu’on leur aura enlevé le frigo [en l’occurrence les bacs d’ordures ménagères, NDLR], les rats iront ailleurs. »

Des « grilles anti-rats » pour les bacs de déchets

Nicolas Zuili, adjoint au maire de Rouen en charge de la rive droite, tempère le débat. « C’est un ensemble de choses », assure-t-il. Il reconnaît qu’il y a eu une problématique au niveau des bacs d’ordures ménagères. Sur certains d’entre eux, les rats réussissaient à se glisser à l’intérieur en passant par en dessous. Mais le problème est en passe d’être résolu : « Des grilles anti-rats sont installées sur tous les bacs de la Ville. »

C’est d’ailleurs déjà le cas dans la rue de Fontenelle depuis « au moins une semaine », précise l’élu. Mais le « garde-manger », comme il l’appelle, ne fait pas tout. « Les rats cherchent le gîte et le couvert », appuie-t-il. En clair, il y a fort à parier qu’un ou plusieurs nids de rats se sont installés dans l’un des immeubles.

Pour endiguer le problème définitivement, l’élu a adressé un courrier aux copropriétés concernées : « Je leur ai demandé de faire intervenir un service de dératisation dans tous les immeubles. »

Près des bacs d'ordures ménagères, les rats ont creusé des galeries.
Près des bacs d’ordures ménagères, les rats ont creusé des galeries. (©YR/76actu)

Une fois cela fait, « nous pourrons reboucher tous les trous dans les trottoirs en refaisant l’enrobée », poursuit l’élu. Mais pas avant. Et si quelques trous de rats ont été récemment rebouchés avec du plâtre dans la rue de Fontenelle, « ce n’est pas par les services de la Métropole, fait-il remarquer. Ça ne sert à rien pour le moment. »

*Les prénoms ont été modifiés à la demande des personnes concernées

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