« L’hiver, il neige ici ? » Pimpichaya Kokram est au premier abord une fille timide, « je parle peu avec les gens que je ne connais pas », assure-t-elle. Pourtant, une fois à l’aise, la Thaïlandaise de 27 ans se veut curieuse. Et quand on lui répond qu’il peut en effet y avoir un peu de neige en Lorraine, la voilà heureuse. « Je n’ai vu qu’une seule fois la neige, c’était au Japon. »
« Beem », – c’est comme ça que la surnomme sa mère depuis sa naissance, « parce qu’en Thaïlande nos prénoms sont si longs, qu’on utilise tous des surnoms » -, aime en effet les choses simples et n’a rien d’une superstar contrairement à ce que pourraient faire penser ses comptes Instagram (400 000 abonnés) et Youtube (80 000 abonnés).
Jamais le VNVB n’avait enrôlé une joueuse de ce calibre. Mais en dehors des followers c’est surtout son volley qui a attiré. Un sport qu’elle pratique depuis ses 8 ans. « j’ai découvert ce sport à l’école. J’ai vu ma cousine jouer et je m’y suis mise. Au début, je n’accrochais pas vraiment. Je jouais uniquement pour m’amuser mais… de fil en aiguille, j’ai senti que j’avais du potentiel et surtout j’ai été à l’étranger découvrir plusieurs cultures de ce sport. »
Championne d’Allemagne en titre
Depuis 2018, Beem ne cesse alors de parcourir le monde pour continuer à se perfectionner. Il y a eu l’Indonésie en 2018-2019 où elle a terminé meilleure attaquante du championnat, puis le Japon et l’Allemagne, la saison dernière, où elle a décroché le titre de champion d’Allemagne au côté notamment de Margaret Wolowicz, sa coéquipière vandopérienne. « Maintenant je peux dire que j’aime le volley », sourit-elle.
Alors que vient faire la France dans sa carrière ? « J’aime jouer en Europe et je sais qu’en France, les gens sont chaleureux. Je suis arrivée il y a seulement quelques jours, mais c’est ce que j’ai ressenti très vite. » Mais le VNVB a surtout été un choix pertinent pour Beem car il a déjà accueilli des joueuses asiatiques. Enfin surtout une, la passeuse japonaise Mika Shibata (2022-2023). Deuxième joueuse asiatique de l’histoire du club vandopérien, elle sera surtout la seule Thaïlandaise en Ligue A cette saison, pas de quoi lui faire peur. « Physiquement, les joueuses sont plus grandes qu’en Asie, du coup c’est un vrai challenge pour nous quand on vient en Europe. En Asie, nous portons surtout notre jeu sur la défense… »
« Ici, personne ne me reconnaît »
Une défense qui n’a cependant pas permis aux Thaïlandaises de s’imposer lors des derniers championnats du monde cet été, chez elles, en terminant 13e. « Je ne suis pas triste du résultat, nous avons appris beaucoup lors de cette expérience. Venir en France va me permettre encore de m’améliorer, c’est mon objectif et j’ai hâte. »
Et quand on lui dit que ce samedi, elle va jouer un de ses premiers matchs au Parc des Nations, ici même où a été réalisée l’interview, ses yeux se mettent à pétiller. « Les fans sont gentils ici ? En Allemagne, parfois ça pouvait mal tourner… » On la rassure immédiatement.
Beem ne devrait cependant pas être impressionnée, elle qui reconnaît avoir le dossard de superstar en Asie. Mais dans cette vie, il y a des avantages comme des inconvénients. « Je poste principalement des choses du quotidien, dont du volley évidemment. En Thaïlande, tout le monde me connaît, me demande des photos. C’est agréable quand les gens viennent vers toi avec sympathie mais parfois les gens ne respectent pas forcément ma vie privée avec mes proches et c’est le mauvais côté des choses. J’aime l’Europe encore plus parce que personne me reconnaît. » Pour autant, elle devrait vite se faire un nom, enfin un surnom, ici à Vandoeuvre.