L’héritier, qui est redevenu le propriétaire des trois œuvres, a toutefois accepté de les prêter pour une exposition au musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris.
Les trois toiles avaient été saisies par les Allemands, en même temps que 22 autres peintures du même artiste, en décembre 1940 dans un dock du port de Bordeaux. Ces tableaux étaient alors destinés à faire l’objet d’une exposition aux États-Unis. Le 16 septembre 2025, 85 ans plus tard, l’héritier du peintre Fédor Löwenstein s’est vu restituer les œuvres par le ministère de la culture. Intitulés Les Peupliers, Arbres et Composition, les trois tableaux de l’artiste tchécoslovaque et juif avaient été transportés à Paris au musée du Jeu de Paume, qui était alors un «lieu de transit des œuvres d’art spoliées par le service de pillage allemand Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR)», expliquent les services de l’État.
Sans provenance connue, les trois œuvres avaient été indûment inscrites sur les inventaires du Musée national d’Art moderne comme «don anonyme». En 1973, elles se trouvaient ainsi dans la réserve Lefuel du Louvre. Il a fallu attendre près de quatre décennies plus tard, en 2010, pour que le ministère de la culture les identifie comme des œuvres spoliées et épargnées par les nazis «pour des raisons inconnues».
Recherches généalogiques
La recherche des héritiers du propriétaire a été immédiatement enclenchée par Généalogistes de France, l’organisation nationale de la profession. En parallèle, dès 2014, un petit-cousin de Fédor Löwenstein demandait la restitution des trois toiles pour faire connaître le travail de son ancêtre. L’héritier, qui est redevenu le propriétaire des trois œuvres, a toutefois accepté de les prêter au musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris. Elles doivent faire l’objet d’une exposition sur Fédor Löwenstein à partir du 19 février 2026.
Depuis 1950, 221 œuvres spoliées par les nazis ont été remises aux ayants droit de leur propriétaire. Le ministère de la culture, les musées et les bibliothèques nationales «poursuivent leur effort» pour retrouver ces œuvres mal acquises. S’agissant de Fédor Löwenstein, les 22 autres toiles saisies par les Allemands en décembre 1940 sont réputées perdues mais elles seront restituées si un jour elles étaient retrouvées.