Par

Arielle Bossuyt

Publié le

23 sept. 2025 à 7h12

Chaque année, en France, 2 millions d’hommes à partir de 55 ans sont diagnostiqués porteurs d’une hypertrophie de la prostate. Si une grande partie n’en souffre pas, pour environ 200 000 d’entre eux, ce trouble affecte leur quotidien.

« Avec l’âge, la prostate prend du volume, c’est l’évolution naturelle de l’homme. Mais parfois elle prend tellement de place qu’elle pince la vessie ce qui entraîne une gêne lors des mictions. Cela peut engendrer des infections et autres troubles. »

Hany Mankarios, chef du service d’urologie au CH Eure-Seine

En effet, le patient ne parvenant pas à vider complètement sa vessie peut contracter une prostatique, infection de la prostate.

1er symptôme : des difficultés à uriner

« L’urine stagnante dans la vessie est propice à la culture des bactéries car il s’agit d’un liquide tiède et acide : un terrain idéal », souligne le docteur.

Certains symptômes révèlent une hypertrophie de la prostate : passer plus de temps à uriner, se réveiller plusieurs fois dans la nuit pour aller aux toilettes, mettre quatre minutes au lieu de 20 secondes pour vider sa vessie, fuite urinaire…

« Comme les symptômes s’aggravent au fil des ans, les patients ne sont pas toujours conscients de leur état. Il y a aussi une certaine omerta : certains n’osent pas parler de leurs problèmes », constate Hany Mankarios.

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En cas de doute, à partir de 55 ans, des analyses sont réalisées et des examens comme une échographie et une endoscopie sont faits. Bonne nouvelle pour les hommes atteints de ce trouble : l’hypertrophie se soigne.

Par ailleurs, afin d’améliorer la prise en charge des patients, l’hôpital de Vernon (Eure) s’est doté d’un nouvel appareil : le Rézum, élaboré aux États-Unis.

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Cette technologie récente permet de traiter l’hypertrophie par vapeur d’eau.

« Nous introduisons un petit tuyau dans le corps. À l’aide d’une piqûre, de la vapeur d’eau à forte température (103 degrés) est injectée dans la prostate ce qui, à terme, engendrera une atrophie de l’organe. »

Hany Mankarios, chef du service urologie au CH Eure Seine

Avec cette méthode, le patient est traité en 10 minutes et peut rentrer chez lui le jour même. Toutefois, il devra uriner à l’aide d’une sonde pendant sept jours et verra les effets de l’opération deux à trois mois plus tard.

Vapeur d’eau injectée à 103 degrés

« Cette méthode reste moins invasive que le grattage prostatique qui implique de découper des morceaux de prostate. Cette dernière doit se faire sous anesthésie générale ou péridurale et dure 1h15. Le patient doit rester trois jours à l’hôpital. Quant à la guérison, elle peut être douloureuse parce que la plaie sera au contact de l’urine. »

Hany Mankarios, chef du service urologie au CH Eure Seine

L’appareil a coûté 50 000 euros et a déjà permis de traiter 22 patients depuis son arrivée à l’hôpital de Vernon, en mai. 

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