Patrick Martin a précisé que cette mobilisation servirait à revendiquer l’apport des entreprises à l’intérêt public et face à «certaines théories dangereuses pour nos entreprises».

La menace, agitée il y a quelques jours, «d’une grande mobilisation patronale» prend forme. Le président du Medef Patrick Martin a annoncé ce mardi «un énorme meeting» du patronat dans «quelques jours», pour revendiquer l’apport des entreprises à l’intérêt public et face à «certaines théories dangereuses pour nos entreprises». «Nous organiserons, toutes organisations patronales confondues, un énorme meeting dans quelques jours pour dire positivement, joyeusement, ce que nous sommes et ce que nous sommes fiers d’être», a lancé Patrick Martin lors de l’événement BIG organisé par la banque publique d’investissement Bpifrance.

Dans une interview au Parisien parue le 13 septembre dernier, il avait déjà prévenu qu’une «grande mobilisation patronale» serait organisée si les impôts des entreprises étaient augmentés dans le cadre du budget 2026. «On ne descendra pas dans la rue. On réunira massivement, comme ce fut le cas par le passé, sous forme de meeting, des milliers de chefs d’entreprise de tout profil, en termes de taille, de secteur d’activité, d’origine territoriale pour bien signifier que nous refusons d’être la variable d’ajustement de politiques qui nous paraissent contraires à la bonne marche de l’économie et à l’intérêt du pays, dans lequel nous jouons un rôle important», avait-il précisé.


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«Notre responsabilité est de mieux faire savoir qui nous sommes»

Lors de l’événement organisé par Bpifrance ce mardi, Patrick Martin a martelé que les entreprises devaient «revendiquer (leur) contribution essentielle […] au bien public». «Il y a une forme d’effacement de la réalité, peut-être de la vérité», a-t-il regretté, estimant que «circulent frénétiquement certaines thèses, certaines théories dangereuses, y compris pour nos entreprises». Une allusion en particulier à la proposition de taxe Zucman, qui consisterait à imposer à 2% minimum par an le patrimoine, y compris professionnel, des 1800 Français les plus riches. À ce propos, Patrick Martin a ironiquement déclaré qu’il ne savait «pas danser la Zucmania».

«On voudrait signifier que (les entreprises) ne sont que des actionnaires assoiffés de dividendes. Ça ne se résume évidemment pas à cela», a-t-il voulu recadrer. «Notre responsabilité est de mieux faire savoir qui nous sommes», a déclaré le patron des patrons. Il a également rappelé que les entreprises du Medef représentaient aussi 12 millions de salariés. «Je ne dis pas que chacun d’eux est heureux comme un pape dans nos entreprises, mais je vois les sondages : nos concitoyens n’ont jamais autant eu confiance dans l’entreprise, (notamment) parce que d’autres profils de décideurs se sont discrédités et c’est inquiétant pour notre démocratie».