Par

Maréva Laville

Publié le

23 sept. 2025 à 12h56

Après les actions sur le terrain, notamment à Saint-Jory (Haute-Garonne), les militants anti-LGV font, de nouveau, appel à la justice. Un nouveau recours des opposants au chantier de la ligne Bordeaux-Toulouse a commencé à être examiné ce lundi 22 septembre 2025. Ils dénoncent un risque de pollution de l’eau et d’atteintes à l’environnement dans l’agglomération toulousaine.

Ils demandent la suspension des travaux

Ces militants écologistes demandent au tribunal administratif de Toulouse de suspendre en urgence les travaux entamés en 2024. Ils estiment que la SNCF n’a pas cherché de solutions alternatives à la construction prévue de voies supplémentaires et considèrent que la modernisation des voies existantes pourrait suffire.

« Il y a une méconnaissance de la réglementation sur les espèces et les habitats protégés », a déclaré à l’AFP, avant l’audience, Anne-Sophie Barrère, avocate des opposants, faisant notamment allusion à certains oiseaux, insectes ou encore chauves-souris menacés par ces aménagements ferroviaires du nord de Toulouse (AFNT).

La SNCF n’a pas « recherché des alternatives »

Pour Me Barrère, la SNCF n’a pas « recherché des alternatives satisfaisantes » afin de limiter l’ampleur des travaux entre la gare Matabiau, dans le centre de Toulouse, et la commune de Saint-Jory, une vingtaine de kilomètres plus loin.

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Les opposants jugent possible « de faire circuler l’ensemble des trains des AFNT sur les voies et emprises existantes, après modernisation de celles-ci », a précisé, de son côté, Jean Olivier, des Amis de la Terre.

Également sollicitée par l’AFP avant l’audience, la SNCF n’avait « pas de commentaire à faire sur le contentieux en cours », a fait savoir Christophe Huau, directeur de l’agence Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO).

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Déjà un recours évacué en avril

En avril 2025, le juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux, saisi par les opposants au projet, avait déjà refusé de suspendre un chantier préalable à la LGV, considérant qu’il ne générait « pas d’atteintes irréversibles » à l’environnement.

La LGV attendue pour 2032

Cette LGV, dont la construction a débuté en mai 2024, doit notamment relier en 2032 Toulouse à Paris en 3 heures et 10 minutes, gagnant plus d’une heure sur le temps de voyage actuel (il faut 4h20 en moyenne). Un embranchement doit aussi rallier Dax à Bordeaux en 20 minutes de moins et, un jour, permettre des liaisons directes avec l’Espagne.

Inquiètes d’un éventuel abandon du projet sur fond de rigueur budgétaire, plusieurs collectivités du Sud-Ouest ont appelé fin juillet l’État à tenir « ses engagements financiers ». Pour rappel, le chantier est évalué à 14 milliards d’euros et il doit être financé à 40 % par l’État, 40 % par des collectivités locales d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine et à 20 % par l’Union européenne.

De son côté, le tribunal administratif de Toulouse a validé, le 25 juillet, le plan de financement du projet de LGV, devant relier notamment Bordeaux à Toulouse et Dax, rejetant les recours d’associations écologistes et d’élus d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine.

Avec AFP

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