Publié le
23 sept. 2025 à 11h12
Elle a été saisie dans le cadre d’une enquête liée à un trafic de drogue. Une Audi d’une valeur de 20 000 euros va servir aux agents des services pénitentiaires – au lieu d’accumuler les frais en attente du jugement. « Il est symboliquement satisfaisant que l’argent du crime organisé soit reversé aux services de l’État chargés de lutter contre ce phénomène », a souligné Renaud Gaudeul, procureur de la République. Une première à Bordeaux, mais qui ne devrait pas être la dernière. On vous explique.
Ce SUV a été saisi « dans le cadre d’un dossier d’information judiciaire actuellement ouvert à la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux portant sur des faits de blanchiment de trafic de stupéfiants et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de délits punis de 10 ans d’emprisonnement », explique le parquet de Bordeaux ce mardi 23 septembre 2025.
Une loi de 2024
Sur réquisitions du parquet, le juge d’instruction saisi du dossier a ordonné la remise de ce véhicule à l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC). Alors que le jugement n’a pas encore été rendu dans l’affaire, le véhicule a ensuite été remis à la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Bordeaux ce jeudi 18 septembre.
En effet, une loi du 24 juin 2024 « élargi la liste des services pouvant bénéficier d’une remise avant jugement d’objets saisis dans le cadre d’une enquête pénale », rappelle le parquet. Les services de l’administration pénitentiaire et les établissements publics placés sous la tutelle du ministère de la Justice en font partie.
« L’objectif de ce dispositif est de mettre à disposition de services judiciaires, à titre gratuit, des moyens supplémentaires précieux leur permettant d’exercer leurs missions dans de meilleures conditions et de réaliser des économies substantielles », décrypte le parquet de Bordeaux.
Transformer une charge « en une ressource utile »
La remise de l’Audi est une première à Bordeaux, mais « a vocation à être suivie de plusieurs autres ». Elle permet entre autres « d’éviter des frais de conservation des objets confisqués, souvent onéreux notamment lorsqu’il s’agit de véhicules, qui peuvent s’avérer disproportionnés par rapport à leur valeur économique ». Une manière de transformer une charge financière pour la Justice « en une ressource utile ».
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Le véhicule est affecté à « l’Equipe régionale d’intervention et de sécurité (ERIS), qui intervient sur le ressort de la direction interrégionale pour renforcer la sécurité des établissements pénitentiaires et réaliser, en renfort d’escorte ou en escorte principale, le transfert administratif de détenus signalés », détaille Franck Linares, directeur interrégional des services pénitentiaires de Bordeaux.
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