Par
Julian Doubax
Publié le
23 sept. 2025 à 18h48
Un nouveau candidat entre dans la course aux élections municipales de 2026 à Bordeaux. Il s’agit de Karfa Diallo, un visage bien connu dans le paysage politique de la capitale girondine. Déjà candidat en 2001 (3,74 % des suffrages), il incarne aussi la cause anti-esclavagiste dans la ville avec son association Mémoires & Partages. Vingt-cinq ans après sa candidature, le Franco-Sénégalais de 54 ans a « gagné en maturité » et veut « donner la parole aux quartiers populaires ».
« J’ai toujours eu une ambition à Bordeaux »
Depuis une trentaine d’années à Bordeaux, Karfa Diallo œuvre pour la « justice sociale ». Il a consacré la plupart de son temps à la cause anti-esclavagiste, notamment grâce à la fondation de son association Mémoire & Partages. « Je contribue, par mon engagement, à faire vivre la mémoire de l’esclavage et de la traite des Noirs. C’est un élément structurant de la prospérité bordelaise du XVIIIe siècle notamment », explique Karfa Diallo, le chapeau vissé sur la tête et un bracelet au poignet gauche aux couleurs du Sénégal, son pays d’origine.
Outre son côté militant, il a également acquis une place dans la sphère politique girondine depuis sa première participation aux élections municipales. Depuis cinq ans, il est élu au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Il siège avec le groupe des écologistes, même si l’essayiste n’est pas encarté. « J’ai voulu garder une certaine liberté », indique l’homme dont l’envie de se représenter à la mairie de Bordeaux trottait dans sa tête depuis un moment. « J’ai toujours eu une ambition à Bordeaux. Beaucoup de gens m’ont dit : il faut que tu y ailles, que tu nous représentes de nouveau. Pour moi, cet engagement était nécessaire. Je l’ai vécu comme un impératif et je ne pouvais pas me dérober face à cette demande. »
Les axes de son programme
À moins de six mois du premier tour des élections municipales, Karfa Diallo a déjà dessiné les contours de son projet. Le candidat distingue quatre axes essentiels. Premièrement, il évoque les conditions sociales des étudiants.
« C’est une situation qui s’est détériorée à un point inimaginable. Quand je regarde les jeunes étudiants aujourd’hui qui arrivent à Bordeaux, j’ai envie de pleurer. Je les vois faire la queue pour avoir de quoi manger. C’est une catastrophe », clame Karfa Diallo qui veut aussi alerter sur les difficultés rencontrées par les jeunes pour se loger dans la métropole bordelaise.
Le deuxième axe sur lequel travaille le quinquagénaire repose sur les quartiers populaires comme les Aubiers, la Benauge ou le Grand Parc. « Je veux qu’un plan d’urgence soit mis en place. Ce sont des quartiers qui sont en véritable déshérence, abandonnés par les services publics, la santé ou l’éducation. Sur les questions écologiques et environnementales, ce sont aussi les populations qui souffrent le plus. »
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Autre point important de son projet : la mémoire du passé esclavagiste de la ville, la cause qui l’anime chaque jour. « J’œuvre à la reconnaissance de ce passé. Avec les associations diverses et avec les institutions bordelaises, je veux travailler dans l’édification d’un projet social et urbain pour mieux comprendre les esclavages d’hier et combattre ceux d’aujourd’hui. »
Enfin, Karfa Diallo souhaite mettre l’accent sur la diversité. « Il faut trouver des espaces d’expression pour exprimer sa différence. Il y a, aujourd’hui, une idéologie qui s’est beaucoup développée qui tend à restreindre vos droits et vos libertés et à faire de vous des sous-citoyens, voire des gens qui sont nuisibles. Donc il faut redonner de la force à la diversité. » Outre ces axes-là, il souhaite également mettre en place la gratuité des transports du réseau TBM.
Désormais, la bataille est lancée et elle s’annonce longue. « C’est sportif mais j’ai gagné en expérience. J’adore Bordeaux, mon amour pour la ville s’est développé au fil du temps et je veux lui rendre ce qu’elle m’a donné. » Avec cette nouvelle candidature, la liste des prétendants à la succession de Pierre Hurmic s’allonge. La semaine dernière, c’est l’économiste Philippe Dessertine qui avait officialisé sa candidature.
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