L’OTAN a signalé la présence d’un avion de reconnaissance russe IL-20M survolant l’espace aérien international de la mer Baltique, grâce à un système d’identification visuelle. L’avion, construit à l’époque de l’Union soviétique, a été escorté jusqu’en Suède par deux Eurofighters de l’armée de l’air allemande qui ont décollé de la base de Rostock-Laage.
« Une fois de plus, notre force d’alerte rapide, composée de deux Eurofighters, a été chargée par l’OTAN d’enquêter sur un avion non identifié sans plan de vol ni contact radio dans l’espace aérien international », a expliqué l’armée de l’air allemande dans un communiqué.
Ce cas ne semble pas être isolé, car quelques jours avant cet incident, l’Estonie (pays membre de l’OTAN) a tiré la sonnette d’alarme lorsque trois chasseurs MIG-31 ont pénétré dans son espace aérien.
« L’incursion a eu lieu dans le golfe de Finlande, où trois chasseurs MIG-31 de la Fédération de Russie ont pénétré sans autorisation dans l’espace aérien estonien et y sont restés pendant 12 minutes au total », a dénoncé le ministère estonien des Affaires étrangères. Il s’agit de la cinquième incursion de la Russie dans l’espace aérien estonien depuis le début de l’année. « C’est inacceptable », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Margus Tsahkna.
La semaine précédant ces incursions d’avions en provenance de Moscou, 19 drones russes ont pénétré dans l’espace aérien polonais, où ils ont été abattus par l’armée de l’air polonaise et certains partenaires de l’OTAN. Ils ont également pénétré dans l’espace aérien roumain.
Face à cette situation, selon BBC News, l’Italie, la Finlande et la Suède ont déployé des avions de combat afin de protéger le flanc est de l’OTAN. Les membres de l’organisation se réuniront pour discuter des clauses de l’article 4 du traité de l’OTAN à la demande de l’Estonie.
Et selon Al Arab, l’initiative « Eastern Guardian » a déjà été annoncée, à laquelle participeront le Danemark, la France et l’Allemagne, tandis que d’autres pays viennent prêter main forte pour défendre le côté est de l’espace aérien.
Le Conseil de sécurité de l’ONU tient également une réunion d’urgence car la Russie en est membre et, selon le ministre Tsahkna, « elle sape des principes essentiels à la sécurité de tous les membres de l’ONU ».
L’analyste américain Max Boot, membre senior de la Fondation pour la sécurité nationale Jean J. Kirkpatrick, estime que ces incidents s’inscrivent dans une stratégie de Moscou visant à tester l’OTAN et à dissuader l’Europe. Pour étayer son point de vue, il avance deux hypothèses : soit on cherche à intimider l’Europe, soit on teste l’article 4 du traité de l’OTAN.
Ursula von der Leyen a exigé que l’UE dispose d’une plus grande indépendance en matière de défense, car presque tous les membres sont européens : « En renforçant le pilier européen au sein de l’OTAN, nous renforçons également la puissance militaire de l’Europe et sa capacité de défense ».

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen – REUTERS/ STEPHANIE LECOCQ
Comme on pouvait s’y attendre, face à la présence russe dans l’espace aérien des pays de l’OTAN et à la guerre en Ukraine, tous les membres sont en état d’alerte et estiment qu’il est nécessaire de réagir le plus rapidement possible.
Dès les négociations, les choses vont mal. Fox News a rapporté que le président américain Donald Trump était « déçu » par le président russe Vladimir Poutine en raison de l’échec d’un accord visant à mettre fin au conflit armé.
Pour l’expert Boot, l’inaction des États-Unis, malgré les critiques qu’ils émettent, devient préoccupante. En effet, le président a minimisé les incursions russes et n’a jamais pris de mesures concrètes pour freiner l’escalade russe. Il a donc expliqué que la Maison Blanche devrait imposer des sanctions plus sévères à Moscou.
« La Russie met à nouveau l’OTAN à l’épreuve : des dizaines de drones en Pologne la semaine dernière, des drones en Lituanie, en Lettonie et en Estonie, et maintenant des avions de combat dans le ciel estonien. Ce sont des provocations délibérées », a déclaré le ministre lituanien de la Défense, Dovile Sakaliene, à Fox News.

Le logo de l’OTAN est visible lors d’une réunion du Conseil de l’Atlantique Nord – REUTERS/ JOHANNA GERON
Le ministre a ajouté que l’OTAN, outre sa préparation militaire, devait faire preuve d’unité face à Moscou et dissuader la possibilité d’une guerre mondiale. Une situation que Donald Trump n’exclut pas.
Moscou, pour sa part, a nié toutes les accusations par l’intermédiaire du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov : « Nous considérons que ces déclarations sont vides de sens, sans fondement et s’inscrivent dans la continuité de la politique totalement imparable du pays visant à accroître les tensions et à provoquer un climat de confrontation ».
Il a fait valoir que toutes les incursions « s’inscrivent strictement dans le cadre des normes internationales » et a accusé l’OTAN de vouloir accroître les tensions.