« Mon envie est là, celle de mon équipe aussi. J’ai consulté, écouté, et tout le monde souhaite poursuivre. L’élan n’est pas terminé ! ».

Ce n’est pas une surprise mais pour Arnaud Latil, cette fin septembre est le bon moment pour confirmer sa candidature.

Revendiquant toujours son indépendance politique – « Je ne suis ni encarté ni soutenu mais j’ai une orientation de divers-droite sociale-libérale », il assure inscrire cette candidature dans la continuité du travail déjà accompli.

À son élection en 2020, la commune affichait 25,7 millions d’euros de dette. « Nous sommes redescendus à 15,7 millions. Mais réduire la dette ne suffit pas : sur cinq ans, nous avons investi 35 millions d’euros dans le patrimoine, les voiries, l’assainissement, l’éclairage public, l’attractivité », liste celui qui en 2019 faisait ses premiers pas en politique.

Des décisions impopulaires mais « comprises »

Pour obtenir ce résultat, il assume avoir augmenté la fiscalité au début du mandat pour éviter la tutelle (+25 % en 2021 et + 5 % en 2022), et promet désormais la stabilité : « Cela fait trois ans que nous n’avons pas touché aux impôts. Les Carqueirannais ont fait des efforts, il n’est pas question d’en rajouter. »

Il assume également avoir dû serrer la vis dans les services municipaux. « En cinq ans, nos charges de fonctionnement n’ont pas bougé, alors qu’elles auraient dû grimper de 10 millions si nous avions suivi l’inflation. Nous avons recruté intelligemment, pour renforcer l’ingénierie et monter les bons dossiers. »

Autant de décisions « pas faciles » et qui pourraient être impopulaires mais qu’il ne regrette pas au moment de solliciter de nouveaux suffrages. « Elles ont été nécessaires et comprises. Ce que les Carqueirannais n’auraient pas compris, c’est qu’on ne fasse rien ».

Si redresser les finances a été la ligne directrice du mandat, le maire sortant tient aussi à mettre en lumière les réalisations.

Côté sécurité, l’effectif de la police municipale est passé de 10 à 16 agents, avec une présence élargie de 7 h à minuit toute l’année et jusqu’à 3 h du matin l’été (1). « On est à 1 policier pour 600 habitants, et nous avons triplé le nombre de caméras de surveillance. Carqueiranne reste une ville tranquille, loin de l’image caricaturale que certains veulent donner. »

Arnaud Latil met aussi en avant l’équilibre trouvé entre festivités et cadre de vie et évoque la réhabilitation de l’auditorium, les fêtes de village ou les animations gratuites pour les familles.

« Le jour où je n’ai plus de gaz, j’arrête »

Outre tout ce bilan politique, Arnaud Latil confie avoir également fait entrer dans sa décision son évolution personnelle.

« En 2019, je ne me rendais pas compte de ce qu’était la fonction de maire. Aujourd’hui, je me sens plus expérimenté. Plus sage et capable de prendre davantage de recul encore ».

Un regard sur les choses qu’il associe en grande partie à sa profession d’infirmier libéral. « Ma fonction, c’est maire, mais mon métier, c’est infirmier et j’aime profondément mon métier », sourit-il « J’ai travaillé en pédiatrie et j’ai été pompier volontaire 20 ans : ça aide à relativiser. »

Il assure d’ailleurs que s’il conserve son bureau à l’hôtel de ville, il continuera (comme c’est le cas depuis son élection) à sillonner la commune avec seringues, compresses et antiseptiques pour garder le lien avec ses patients. « Ils sont sans filtre, honnêtes et véridiques. Ils me parlent en ne s’adressant pas au maire, mais à l’infirmier. C’est important pour moi d’avoir tous ces retours. Personne ne détient la vérité, moi non plus. Quand on veut prendre la meilleure décision possible, il faut écouter tout le monde. (…) Je veux continuer à servir la commune avec la même énergie. Je ne tricherai jamais avec cette fonction. Le jour où je n’ai plus de gaz, j’arrête. »

1 En 2020, son programme de campagne prévoyait une présence de police municipale 24h/24. « Quand on n’est pas en place, c’est compliqué parce qu’on n’a pas les données, concède-t-il. Il faudrait monter à 29 policiers municipaux avec un coût de fonctionnement de plus de 800 000 euros supplémentaires. Donc aujourd’hui, on ne peut pas ».