Le lycée professionnel maritime Jacques Cassard compte cette année 122 élèves, répartis entre trois bacs pro et un BTS mécatronique navale. L’établissement, qui amorce une phase de travaux, attire élèves et armateurs, et intéresse nombre d’adultes en reconversion.

Solidement implanté sur les bords de l’Erdre, à Nantes, le lycée professionnel maritime Jacques Cassard a effectué une rentrée marquée par des travaux, qui ont occupé son directeur, Alban Salmon, une bonne partie de l’été. « Des aménagements laissés en suspens depuis 2015 vont reprendre », indique le directeur du LPM à Mer et Marine. Ils concerneront les salles de cours, l’internat et la restauration. 

En attendant, une partie des locaux a été transférée dans des préfabriqués, sur une surface de 1000 m2, toujours sur le site du lycée maritime. « La Région Pays de la Loire a investi les moyens pour assurer la continuité pédagogique », précise Alban Salmon. La rentrée s’est donc déroulée comme prévu début septembre pour les 122 élèves en formation initiale, répartis dans trois bac pro et un BTS. 

Trois bac pro et un BTS

Accessibles après la classe de 3e, deux baccalauréats professionnels conduite et gestion des entreprises maritimes (bac pro CGEM) sont proposés à Nantes : le bac pro CGEM pêche, et le bac pro CGEM commerce/plaisance professionnelle (avec option voile). « Les jeunes diplômés du bac pro pêche, qui prépare aux fonctions de marin professionnel dans le service pont des navires de pêche maritime, n’ont aucun mal à trouver un patron, et travaillent le plus souvent directement en sortant de formation, le plus souvent à La Turballe, au Croisic et aux Sables d’Olonne ».

Le bac pro CGEM commerce/plaisance professionnelle prépare lui aux fonctions de marin professionnel dans le service pont des navires de commerce (transport de marchandises et de passagers), et délivre un brevet de capitaine 500 au terme des trois ans de formation, ponctuées, comme les autres bac pro, de périodes de formations en milieu professionnel. Les élèves qui choisissent l’option voile se voient eux attribuer un brevet de capitaine 200. 

« Cette option existe depuis trois ans, et permet de travailler, à terme, au convoyage de voiliers vers les Antilles par exemple, mais également d’envisager d’être recrutés sur de petits cargos à voile, comme ceux de Grain de Sail ou de Sailcoop ». Cette option constitue un « levier d’attractivité » pour le lycée maritime de Nantes, tout comme le bac pro électromécanicien marine, qui prépare aux métiers de mécanicien marin chargé de l’entretien et de la conduite des installations techniques des navires, qui peut se poursuivre par un BTS mécatronique navale également dispensé au LPM.

« Seuls deux lycées professionnels maritimes le proposent en France, celui de Paimpol et celui de Nantes, et les équipes ont travaillé ensemble sur le programme », précise Alban Salmon. Au terme des deux années de formation, qui associent mécanique et électronique pour former des techniciens capables de gérer des systèmes embarqués combinant moteurs, automatismes, capteurs et commandes électriques, les élèves obtiennent un diplôme d’officier chef de quart machine (OCQM).

Simulateurs

Côté équipements, et notamment de simulateurs, « nous sommes très bien équipés, grâce aux investissement réalisés ces 10 dernières années ». Le lycée dispose de simulateurs machine, de navigation, de radiocommunication et de navire électrique couplé avec un banc haute-tension, « un achat réalisé il y a deux ans pour être en adéquation avec l’évolution des navires ».

 

 

La compagnie Kersea a également fait don au lycée d’un moteur de Navibus, qui a rejoint l’atelier. Un groupe électrogène de l’Anatife, le petit pétrolier qui alimente Belle-Île et l’Île d’Yeu en carburant, devrait également rejoindre les bords de l’Erdre au printemps prochain.

Listes d’attente en formation continue

Le LPM de Nantes propose également diverses formations pour adultes, des formations pont (du matelot au capitaine 3000) et machine/élec et des formations spécifiques, dont des recyclages. « La formation continue se porte toujours très bien, avec des listes d’attente et des reconversions toujours impressionnantes », comme celle d’Agathe Ferreira, passée d’éducatrice spécialisée à matelot pont, rencontrée en début d’année par Mer et Marine.

En formation initiale comme en formation continue, les femmes sont minoritaires mais bien présentes, se félicite le directeur du lycée maritime. Les armements aussi : le lycée organise tous les ans des journées de rencontres, « où ce sont les armateurs qui viennent chercher les marins ». Le LPM de Nantes travaille notamment avec CMA CGM, Brittany Ferries, DFDS, Ponant, Louis Dreyfus Armateurs (et particulièrement la coentreprise de LDA et Tidal Transit, LD Tide, dédiée au transfert de techniciens de l’éolien offshore), la Compagnie Interîles (Charente-Maritime), Kersea ou encore SeaOwl. 

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