LOIC VENANCE / AFP
Le militant écologiste Paul Watson, détenu au Groenland pendant cinq mois pour son combat contre la pêche à la baleine, a vu sa demande d’asile refusée par l’Ofpra, explique-t-il au « Parisien ».
ENVIRONNEMENT – Emmanuel Macron lui avait « assuré qu’il trouverait une solution ». Le militant écologiste Paul Watson, détenu au Groenland pendant cinq mois en 2024 à cause de son combat contre la pêche à la baleine, n’a pas obtenu l’asile politique en France, explique-t-il ce mardi 23 septembre au Parisien.
Le fondateur de l’ONG Sea Shepherd avait été arrêté le 21 juillet 2024 à Nuuk, capitale du Groenland, après la relance d’une demande émise par le Japon en 2012 via une notice rouge d’Interpol. Le Japon l’accuse de conspiration pour l’abordage d’un navire baleinier nippon, d’obstruction à la pêche et de blessures infligées à un marin en 2010.
En octobre 2024, l’Américano-Canadien avait adressé une lettre manuscrite à Emmanuel Macron pour demander l’asile politique en France, expliquant être sous la menace permanente d’une extradition vers le Japon. Dans cette missive, son avocat Emmanuel Ludot rappelait que le président pouvait la lui accorder sans délai « au regard du préambule de la Constitution du 4 octobre 1958 » qui rappelle que « nul ne peut être poursuivi pour ses idées ».
L’Ofpra juge que l’« asile n’est plus nécessaire »
Mais l’office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) a refusé sa demande d’asile le 9 septembre, d’après le Parisien, qui a consulté l’arrêt. L’Ofpra juge que les craintes de Paul Watson d’une extradition vers le Japon « s’avèrent insuffisantes » pour justifier une interpellation « avec certitude » s’il rentrait aux États-Unis ou au Canada.
« Je suis retourné à l’Ofpra pour des entretiens à six reprises, à chaque fois qu’on me l’a demandé », relate Paul Watson auprès de nos confrères. Mais cela n’a pas suffi. Il était pourtant « confiant » sur le fait d’obtenir l’asile en France, notamment grâce au soutien d’Emmanuel Macron. Il ajoute dans cette interview que depuis que « la notice rouge d’Interpol » le visant a été retirée, l’Ofpra juge « en substance que l’asile n’est plus nécessaire ».
L’activiste ne se voit pas retourner aux États-uniens, en raison des liens commerciaux entre Donald Trump et le Japon. Ni au Canada, où son combat « contre la chasse aux bébés phoques » dérange. Mais une chose est sûre, Paul Watson sera là pour la COP30 au Brésil en novembre : « le président Lula me garantit que j’y serai protégé. »