Comment la diplomatie palestinienne se positionne-t-elle, après la reconnaissance, par une dizaine de pays, de l’État de Palestine ? RFI s’est rendu dans la matinée de ce mardi 23 septembre à la mission de Palestine à Paris, pour écouter l’ambassadrice, au lendemain du geste français, qu’elle a qualifié d’« historique ».
Dix pays, dont la France, ont donc reconnu l’État palestinien ces derniers jours. Des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, des pays du G7, des pays de l’Union européenne… Une série de gestes forts présentés comme le moyen de préserver la solution de paix à deux États, Israël et Palestine.
Hala Abou Hassira « salue » la reconnaissance par la France de l’État de Palestine. Mais aussitôt, l’ambassadrice en France rappelle le contexte « tragique » actuel, la guerre à Gaza et la colonisation en Cisjordanie. À ses yeux, cette reconnaissance doit donc être accompagnée d’actions, comprendre par là de sanctions, notamment de la part de l’Union européenne, pour faire pression sur Israël.
« On ne peut pas répondre à une occupation, à une colonisation, au nettoyage ethnique et au génocide par des sanctions partielles. Il faut des sanctions complètes, la rupture totale de l’accord d’association. C’est le moment », a-t-elle déclaré lors de sa prise de parole.
Pour l’heure, on en reste à la « Mission de Palestine en France »
Emmanuel Macron a annoncé lundi depuis New York que l’ouverture d’une ambassade de France auprès de l’État de Palestine serait conditionnée à la libération des otages israéliens restant retenus à Gaza. Et en ce qui concerne, dans l’autre sens, la représentation diplomatique palestinienne en France, Hala Abou Hassira reste pour l’instant une ambassadrice sans ambassade.
« Il est naturel, plaide-t-elle, que suite à une reconnaissance, des relations mutuelles soient établies, que des représentations politiques et diplomatiques mutuelles soient créées. Nous allons attendre que la France officialise la reconnaissance et qu’elle précise les étapes à suivre concernant les représentations diplomatiques. »
Jusqu’à nouvel ordre, la plaque à l’entrée de ce bâtiment officiel, dans la capitale française, continue donc de mentionner la « Mission de Palestine en France », alors que la reconnaissance de l’État palestinien par la France, parmi d’autres pays, reste rejetée avec force par l’État hébreu et son allié américain. Israël a promis des représailles, qui ne devraient être annoncées qu’après la visite de Benyamin Netanyahu à Washington, la semaine prochaine.
L’une des options envisagées, c’est la fermeture du consulat général de France à Jérusalem, évoquée par la vice-ministre israélienne des Affaires étrangères. Un lieu hautement symbolique, institution singulière dans le dispositif de la diplomatie française.
ÀRé lire aussiIsraël face à la mobilisation occidentale pour reconnaître l’État de Palestine