Publié le
24 sept. 2025 à 13h44
Capteurs, intelligence artificielle, hotline : Néo va révolutionner la conduite des élevages laitiers. Ce service a été présenté le jeudi 18 septembre 2025, au Space, à Rennes, par la coopérative Innoval.
Lors de la fondation d’Innoval par la fusion de plusieurs coopératives il y a quatre ans et demi, « la demande de nos paires était d’aller vers plus d’innovation », entame Gilles Le Floch, « éleveur laitier entre Fougères et Saint-James » et vice-président de la coopérative Innoval.
« Une nouvelle ère qui arrive »
« Par les études menées auprès de nos éleveurs, ils nous disent qu’ils ont besoin de solutions pour apporter de la sérénité, de la simplicité, du revenu. »
Avec l’arrivée de Néo, « c’est une nouvelle ère qui arrive dans les élevages », assure Gilles Le Floch.
L’objectif est de répondre aux nouveaux besoins des éleveurs. C’est une nouvelle ère qui arrive dans les élevages.
Gilles Le Floch, vice-président de la coopérative Innoval
« C’est le fruit d’un travail d’innovation qui a été mené depuis trois ans en associant vingt fermes pilotes », retrace Martial Busuttil, directeur de la vie coopérative et de la communication.
« Aujourd’hui, on bascule d’Innoval 4.0 à Néo. On a mis des groupes de travail en place pour des remontées de terrain. La volonté était d’optimiser la main-d’œuvre et le temps de travail », poursuit Stéphane Saillé (directeur innovation du groupe Innoval).
« La deuxième chose était de diminuer ou mieux maîtriser la charge mentale. La troisième chose est qu’il y a énormément de données. Il fallait produire des indicateurs de synthèse avec un point essentiel : faire du prédictif pour anticiper des événements santé des vaches. »
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« On a créé le réseau de fermes pilotes en 2023 avec une vingtaine d’éleveurs innovateurs », d’un système bio toute herbe avec 50 vaches à une ferme avec 300 vaches restant en bâtiment.
« On les sollicite énormément et j’en profite pour les remercier. Les capteurs qu’on a testés partent du monitoring de la vache », désormais classiques (détecteurs de rumination, de chaleur, de vêlage) auxquels ont été ajoutés des « capteurs bâtiment et ensilage ».
L’expérience de ces éleveurs, des équipes d’Innoval et l’intelligence artificielle qui permet d’analyser des quantités de données ont permis la mise au point de Néo.
Deux fermes pilotes manchoises
Parmi les vingt fermes pilotes, deux sont de la Manche : le Gaec de Montibi, à Benoistville, et l’EARL La Champagne, à Bacilly. « Nous avons contribué à définir ce qui manquait sur nos exploitations, comme le suivi de l’abreuvement. Avant, on voyait si les abreuvoirs étaient pleins mais on ne savait pas si les vaches buvaient assez. Ces capteurs permettent d’anticiper, surtout en période de stress thermique. C’est une vraie avancée, parce que ça complète notre regard d’éleveur… mais en continu, 24 heures sur 24 », témoigne Hubert Leriche, co-gérant du Gaec de Montibi, dans la plaquette de communication.
Ce système à 360° fonctionne avec un boîtier antenne, Néo connect, connecté aux colliers classiques des vaches mais aussi à des caméras, à des capteurs de température et hygrométrie, à des capteurs de CO2 et de NH3, et également à des compteurs sur les abreuvoirs.
Qualité de l’air, temps de couchage, abreuvement
Dès lors, « c’est une offre complète de monitoring. Néo s’étend à l’ensemble de l’exploitation, y compris sur l’environnement par la qualité de l’ambiance bâtiment qui est répandu en élevage hors-sol mais peu utilisé en bovins », explique Matthieu Marteau, responsable des solutions numériques chez Innoval.
C’est aussi piloter l’abreuvement qui est en lien direct avec la bonne santé du troupeau.
Matthieu Marteau, responsable des solutions numériques chez Innoval
L’abreuvement est une nouvelle préoccupation en élevage bovin dont d’autres organismes de conseil se sont emparés : « On s’est rendu compte dans les vingt fermes pilotes que la consommation d’eau n’est pas toujours optimale. Ce sont des litres de lait en moins, et donc du revenu en moins pour l’éleveur. »
Néo est capable de localiser les fuites d’eau qui, elles aussi, peuvent être sources de pertes économiques importantes.
Avant, on regardait dans le rétro, maintenant on est dans l’anticipation.
Matthieu Marteau, responsable des solutions numériques chez Innoval
Néo permet aussi d’anticiper les périodes de stress thermique et d’amoindrir les pertes de production qui peuvent aussi être induites par la qualité de l’air dans le bâtiment.
Si les vaches se concentrent dans une partie, elles risquent de passer moins de temps couchées. Or, « deux heures de couchage en moins, c’est 1,5 kg de lait en moins ». C’est aussi un risque de mammites.
Ce n’est pas tout, Néo peut aussi permettre de suivre le stock fourrager des silos de maïs. « On travaille aussi sur l’herbe, bio masse disponible et qualité, mais c’est plus compliqué que sur le maïs. »
Une hotline en accompagnement
Une autre révolution de ce service est que les éleveurs pourront appeler une hotline 5 jours sur 7 pour, s’ils le souhaitent, savoir comment agir si un ou des indicateurs dévie (nt).
La hotline d’Innoval sera composée d’une équipe d’experts qui « pourrait aller facilement de 10 à 20 personnes. La ressource est déjà présente chez nous ». Le coût est de 6,50 € par vache par mois, maintenance incluse.
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