Leur rapprochement était visible depuis plusieurs mois, notamment à la Métropole où leurs groupes ont fusionné. Ce mercredi 24 septembre 2025, Charles Compagnon (Horizon) et Carole Gandon (Renaissance) ont franchi une nouvelle étape, à Rennes cette fois, en annonçant leur candidature sur une liste commune lors des prochaines élections municipales de 2026 dans la capitale bretonne.

« Nous n’avions pas réussi ce rassemblement en 2020, mais cette fois, les enjeux sont trop forts », pose Carole Gandon. « Face au bilan de Nathalie Appéré, nous avons une responsabilité historique de créer ce rassemblement pour proposer une alternance et un nouveau cap », ajoute Charles Compagnon.

Qui pour la tête de liste ?

Si Carole Gandon et Charles Compagnon partiront donc ensemble à l’assaut de la mairie, avec un collectif commun baptisé « Vivre Rennes », le nom de celui ou celle qui portera cette candidature comme tête de liste n’a en revanche pas été officialisé. « Il est encore trop tôt pour une annonce. Ce sera obligatoire de le faire avant la Toussaint », explique Carole Gandon.

Un ticket à deux têtes, un à la Ville, l’autre à Rennes Métropole, n’est pas exclu. « Il y a encore des avis divergents dans le groupe sur ce sujet. Moi, je défends l’idée que, dans le cadre d’une alternance, il faut un maire de Rennes à plein temps », estime Compagnon. « Le binôme peut fonctionner, cela dépend des territoires », ajoute Gandon. En 2020, Charles Compagnon s’était présenté sous ce format, en tandem avec Pierre Breteau, maire Modem de Saint-Grégoire qui visait la présidence de Rennes Métropole.

Un appel à Thomas Rousseau

Mais après 50 ans de socialisme à Rennes, « il va falloir créer les conditions du rassemblement ». Un rassemblement « le plus large possible », « de la droite aux sociaux-démocrates ». Un appel clair à Thomas Rousseau, tête de liste LR aux municipales. « On est en dialogue avec lui, il participe à nos ateliers programmatiques, mais il y a encore des choses à clarifier dans le projet. J’ai bon espoir qu’on parvienne à former une liste unique dans les semaines qui viennent », affirme Carole Gandon.

Selon elle, le Secrétaire départemental du parti Les Républicains en Ille-et-Vilaine, qui a multiplié les prises de parole depuis l’annonce de sa candidature en décembre 2024, « a eu besoin de se faire connaître, c’est légitime. Le temps de la responsabilité arrive. En face (la majorité municipale formée des Socialistes et Écologistes), ils sont plutôt partis pour une alliance de premier tour, avec le risque qu’ils obtiennent plus de 50 % des voix dès le premier tour. Et là, ce sera plié. Il faut donc qu’on prenne nos responsabilités. »

Contacté, Thomas Rousseau confirme que « le dialogue a été initié en début d’année. On leur a présenté une partie de notre projet. Ma porte est toujours ouverte ». Concernant la tête de liste, il ne semble, en revanche, pas prêt pour le moment à passer au second plan. « J’ai été investi tête de liste par LR et, pour l’instant, j’ai toujours vocation à rester tête de liste ». Selon lui, la base de ces discussions consiste à « accepter de parler de projet de rupture. Or, nous avons encore des divergences, comme la reconduction des subventions à SOS Méditerranée, contre lesquels nous avons déposé un recours. Or, Révéler Rennes (le groupe de Carole Gandon) a voté pour et Libres d’agir (celui de Charles Compagnon) s’est abstenu ».

Doubler les effectifs de police municipale et nouvelle brigade métropolitaine des transports

En attendant, Carole Gandon et Charles Compagnon ont annoncé plusieurs mesures sur l’un des thèmes forts de Thomas Rousseau, la sécurité. Ils comptent ainsi doubler les effectifs de police municipale, « pour les faire passer à 120 agents », précise Charles Compagnon, et permettre leur armement. Deux mesures portées également par le candidat LR soutenu par Bruno Retailleau.

« On souhaite également la mise en place d’une police métropolitaine des transports ». Une mesure évoquée en conseil métropolitain par un élu écologiste avant l’été. Dernière mesure sur le volet sécurité, la création d’une brigade de tranquillité résidentielle, « un groupe de médiateurs au contact des populations dans les quartiers pour régler des conflits de voisinage, de propreté par exemple, en co-portage avec les bailleurs ».

Le reste de leur programme n’est pas encore bouclé. « Mais il y aura un grand plan de relance pour le centre-ville, avec notamment la gratuité des transports lors des fêtes de fin d’année et les soldes ». La question du Zénith et du grand stade porté par le propriétaire du Stade Rennais François Pinault est aussi sur la table.