« Le périphérique n’est pas une rocade municipale. C’est une infrastructure d’intérêt régional, vitale pour la vie économique et pour des millions de Franciliens. Je continue à plaider pour que la région (en) ait la gestion. » La demande est signée Valérie Pécresse, présidente (Libres) de l’Île-de-France, et elle a été (à nouveau) formulée ce mardi, en séance plénière du conseil régional où la très polémique question de l’avenir de l’anneau routier parisien était abordée.

À l’approche du 1er anniversaire de l’abaissement de la vitesse maximum autorisée – de 70 à 50 km/h- mis en place début octobre 2024 par la mairie de Paris (gestionnaire du périph), la présidente de région qui n’a jamais caché son opposition au projet persiste et signe. Elle réitère la proposition de transfert de compétence émise juste avant l’entrée en vigueur des 50 km/h… mais évoquée dès 2021 durant la campagne des régionales.

L’abaissement de la vitesse, une mesure inefficace pour Valérie Pécresse

La patronne de l’exécutif régional justifie cette demande par l’insuffisance des résultats constatés depuis l’abaissement de la vitesse sur le périphérique. La mesure, emblématique de la politique de circulation de la majorité municipale parisienne, visait autant à réduire les nuisances sonores et la pollution de l’air subies par les quelque 200 000 riverains du périphérique qu’à apaiser et à fluidifier le trafic sur l’anneau routier.

« Le bruit baisse de 0,8 à 2,4 dB. C’est bien mais trop peu… La qualité de l’air est impossible à évaluer sérieusement… Et surtout, les usagers ont perdu 20 000 heures par jour (dans les embouteillages du périphérique) », énumère la présidente de la région en se basant sur l’analyse des données de l’institut Paris Région qui a mis en place un « baromètre du périphérique » à partir de novembre 2024.

L’Institut diffuse, chaque mois, les données de circulation du périphérique… comparées avec celles du même mois un an plus tôt quand les automobilistes pouvaient encore rouler à 70 km/h sans craindre la verbalisation.

Le nombre d’heures d’embouteillages en baisse de 14 % selon l’Apur

Difficile de comparer ces résultats avec ceux du « bulletin du périphérique » mis en place par la ville de Paris dès le passage aux 50 km/h et qui est, lui, édité à un rythme hebdomadaire. Les deux outils de mesure font cependant, tous deux, apparaître une (légère) diminution du taux de congestion du périphérique depuis l’abaissement de la vitesse. Mais il s’agit dans les deux cas d’une moyenne qui peut être soumise à de grosses variations d’une semaine à l’autre ou d’un mois à l’autre.

De son côté, l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme) qui vient de diffuser un volumineux rapport de suivi des évolutions du périphérique, estime que le trafic a baissé de 4 % et que le nombre d’heures d’embouteillages a plongé de 14 % depuis un an.