Ils se font discrets, et c’était d’ailleurs l’une des conditions de leur arrivée : des panneaux photovoltaïques trônent désormais au Muséum Aquarium de la rue Sainte-Catherine, en toiture, et produisent depuis ce lundi une électricité vouée à être en totalité réutilisée sur place. Une première pour la Métropole, aux commandes de l’opération et qui revend l’électricité de ses six autres centrales.
Des contraintes sur le plan architectural
Voté en conseil de Métropole d’octobre 2022, ce projet s’inscrit dans le Plan Climat Air Énergie Territorial (série d’orientations et d’actions de lutte contre le réchauffement climatique) et aura donc nécessité trois ans d’études et de démarches. « Ce bâtiment de 1933 est classé au titre des Monuments historiques, et se situe dans le secteur sauvegardé ; il est donc soumis à une réglementation stricte », rappelait le président de la Métropole Klein ce mercredi, sur place avec les acteurs du projet.
Ainsi les panneaux, intégrés sur une toiture détuilée (et sur une charpente préalablement inspectée) ne devaient pas se voir depuis l’espace public, ni depuis la caserne Thiry, en face. « Sur ce point, on a notamment travaillé avec la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) », ajoutait pour sa part l’architecte et maître d’œuvre Camille André.
Des besoins en termes d’électricité
À l’issue de cet important travail, le chantier a donc finalement démarré cet été : après des travaux préparatoires (zinguerie, dépose des tuiles, étanchéité…), l’entreprise Chassériaux Habitat a posé 82 panneaux de marque Terreal, orientés sud, sur 160m² en toiture du bâtiment Expositions, donnant sur le jardin Godron.
Raccordée récemment au réseau électrique, la centrale a donc commencé à produire une électricité totalement utilisée sur place, au profit d’une infrastructure très énergivore : devant en permanence chauffer l’eau des aquariums, mais aussi réguler l’air ambiant, le Muséum Aquarium a en effet de très gros besoins.
Avec ses 42MWh espérés chaque année, la toiture devrait produire 5 % de la consommation totale du site, soit « une part modeste, mais cela permettra tout de même d’éviter 2,65 tonnes de CO2 par an », note Mathieu Klein.
Un exemple à suivre ?
Concrétisée via un budget total de quelque 300 000 €, cette centrale photovoltaïque, garantie 30 ans et qui nécessitera un nettoyage et une maintenance annuels, pourrait faire des petits à proximité.
« Ce chantier, mené dans un contexte urbain et architectural contraint, montre qu’il n’y a aucun espace dans lequel il serait impossible de faire avancer la décarbonation du territoire », dixit le maire nancéien.