En France, une étude inédite de l’Institut national d’études démographiques (Ined) met en lumière de nombreuses similitudes entre la capitale de l’entre-deux-guerres et celle d’aujourd’hui.

Cette étude inédite de l’Institut national d’études démographiques (Ined), publiée ce mercredi 24 septembre, s’appuie sur les recensements de la population parisienne de l’entre-deux-guerres réalisés entre 1926 et 1936. Générée grâce à l’intelligence artificielle, elle met en lumière de nombreuses similitudes entre le Paris d’hier et celui d’aujourd’hui.

Au début des années folles, Paris atteint un pic historique de peuplement avec plus de 3 millions d’habitants, contre 2,1 millions selon le recensement de 2021. Il y a un siècle, la ville lumière, en plus d’être à son maximum de peuplement, est une ville composée de jeunes adultes. « Seul un tiers des habitants sont nés à Paris, le reste vient de province ou de l’étranger, c’est aussi une population de jeunes adultes avec peu d’enfants et assez peu de personnes âgées », explique Sandra Brée, chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

« Les hommes pour la majorité sont issus de l’empire colonial, il s’agit de jeunes actifs âgés de 20 à 30 ans qui sont pour la plupart célibataires », poursuit la spécialiste, qui explique leur arrivée pendant l’entre-deux-guerres par « un besoin d’industrialisation et de reconstruction après la Première Guerre mondiale ».

Des inégalités sociales bien ancrées dans la capitale

Cette diversité des origines est bien ancrée dans la ville et demeure encore comme l’un des marqueurs sociologiques importants. « À Paris aujourd’hui, vous reconnaissez bien les niveaux socio-économiques des différents quartiers, souligne encore Sandra Brée, même si évidemment, il y en a qui ont changé un peu. Par exemple, la rue Mouffetard, dans le Ve arrondissement parisien, est sans doute plus aisée aujourd’hui, mais globalement, on reconnaît bien les quartiers les plus riches à l’ouest et plus populaire à l’est. C’est quelque chose, encore une fois, qui existe déjà à la fin du XIXe siècle et qui s’ancre dans l’entre-deux-guerres et qu’on voit toujours aujourd’hui. »

La chercheuse explique aussi qu’à ces deux époques, la capitale a été innovante dans les modes de vie : séparation, relations homosexuelles, divorces, concubinages sont plus fréquents dans la capitale en raison de l’anonymat que peut garantir une grande ville.

Pour en savoir plus, une exposition intitulée « Les gens de Paris (1926-1936) – Dans le miroir des recensements de la population » sera présentée au Musée Carnavalet-Histoire de Paris du 8 octobre au 8 février 2026.

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