Des gendarmes patrouillent devant le lycée Robert Schuman à Benfeld, le 24 septembre 2025, après qu’une enseignante a été poignardée par un élève.

SEBASTIEN BOZON / AFP

Des gendarmes patrouillent devant le lycée Robert Schuman à Benfeld, le 24 septembre 2025, après qu’une enseignante a été poignardée par un élève.

FAITS DIVERS – Fasciné par les armes et le nazisme. Une enseignante a été agressée au couteau ce mercredi 24 septembre au collège de Benfeld, dans le Bas-Rhin, par un de ses élèves de 14 ans. L’adolescent se trouve entre la vie et la mort après s’être lui-même poignardé dans le cou au moment de son arrestation.

Le suspect « de presque 15 ans » a été « héliporté, il a été opéré, il est actuellement sédaté pour au moins 48 heures et ses jours sont en danger », a indiqué la procureure de la République de Strasbourg, Clarisse Taron.

La victime, une professeure de musique, sexagénaire, a été blessée au visage. Mercredi en fin d’après-midi elle était hors de danger, mais toujours hospitalisée, notamment « pour assurer son suivi psychologique », a poursuivi la magistrate.

Le HuffPost fait le point sur les éléments connus du profil du collégien.

• Sans antécédents judiciaires

L’adolescent, sans antécédents judiciaires et qui n’était pas signalé comme un élève violent, l’a agressée vers 8 h, au moment où elle entrait en salle de cours avec une autre classe. Il a vite pris la fuite, sans s’en prendre à d’autres personnes.

Les raisons de son acte ne sont pas connues. Le parquet national antiterroriste « procède à une évaluation de la situation », sans pour autant être saisi à ce stade, a ajouté la procureure.

Deux enquêtes ont été ouvertes, l’une pour tentative d’homicide sur personne chargée d’une mission de service public, l’autre sur les conditions d’interpellation du collégien, même si « le parquet n’a pas d’inquiétude particulière sur le comportement des forces de gendarmerie », selon Clarisse Taron.

• Un adolescent en situation d’handicap

Interpellé alors qu’il avait pris la fuite à vélo, l’adolescent s’est porté des coups de couteau au cou au moment où il a été rattrapé. « Il ne s’est pas montré menaçant avec les gendarmes », a précisé le général Gwendal Durand, chef de groupement de la gendarmerie du Bas-Rhin.

En situation de handicap, l’adolescent avait été placé alors qu’il était encore bébé. Originaire du Bas-Rhin, il avait été victime de violences de la part d’une famille d’accueil qui a été condamnée en 2024, a précisé la procureure.

« Il est aujourd’hui pris en charge par l’aide sociale de l’enfant et qui a une notification MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), et donc à ce titre il bénéficie d’un accompagnement humain et matériel au collège », a détaillé Élisabeth Borne.

• « Fascination vis-à-vis d’Hitler »

La ministre démissionnaire de l’Éducation nationale a encore précisé qu’il avait « écopé d’une sanction disciplinaire avec une exclusion temporaire » du fait de sa « fascination vis-à-vis d’Hitler, vis-à-vis aussi des armes ». « En début de semaine, il a de nouveau dessiné des symboles ’SS’ sur un cahier et une procédure disciplinaire était prévue », a-t-elle ajouté.

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Le mineur, en classe de 3e, était « très suivi par l’équipe éducative de l’établissement » et « en fragilité scolaire », a précisé à l’AFP un porte-parole du rectorat.

Les faits ont eu lieu peu après le début des cours dans une classe du collège Robert Schuman de Benfeld, une ville d’environ 6 000 habitants. Cet établissement de quelque 720 élèves n’est pas en zone « REP ni REP + » et « la grande majorité des parents » sont issus de catégories socio-professionnelles « assez élevées », a témoigné auprès de l’AFP une enseignante du collège, qui a demandé l’anonymat. Cependant « comme dans tout collège, il y a des éléments perturbateurs », a-t-elle ajouté.

Une cellule d’urgence a été activée pour accompagner les collégiens et les personnels. Les cours doivent reprendre jeudi, selon la ministre.