Les récits feraient presque penser à l’affaire Guedj, du nom des dentistes marseillais accusés de mutilations. Un ophtalmologue de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, est dans le viseur de la justice, accusé par ses anciens patients d’erreurs médicales qui ont occasionné des séquelles irréversibles sur leur vision, rapporte Le Parisien.
Opération de la cataracte non nécessaire, traitement au laser réalisé par erreur… Ces témoignages font l’objet d’un reportage de l’émission de Julien Courbet « Arnaques », diffusé ce jeudi sur M6, qui a enquêté sur les pratiques du docteur C. également soupçonné de dépassements d’honoraires non déclarés et de fraude présumée à la Sécurité sociale.
« Les yeux crevés »
Le témoignage de Christophe avait déjà été relaté par la presse locale, en 2022. Venu pour vérifier s’il avait besoin de lunettes de repos, le patient subit finalement une chirurgie laser par erreur. « Il m’a mis derrière un appareil. Je lui ai demandé ce que c’était, il m’a dit que c’était le laser. À la fin, je n’y voyais plus rien. Quand il m’a appelé Frédéric, j’ai compris qu’il m’avait confondu avec un autre patient », raconte-t-il dans les colonnes du quotidien francilien.
Les séquelles sont irréversibles pour Christophe, qui passe un an et demi dans le noir. « C’est comme si j’avais eu les yeux crevés, mais sans impact, raconte l’homme. Je ne peux plus travailler, je vis avec une douleur dans les yeux en permanence. »
Interdiction d’exercer
Danièle, 56 ans, a aussi consulté le docteur C., qui l’a opéré d’une « cataracte aggravée » à l’œil droit et gauche. Si la première opération se passe bien, la seconde se révèle être une « catastrophe ». « Je ne voyais rien, j’ai cru que j’allais perdre mon œil. Il a fallu m’opérer six fois pour réparer les dégâts », explique la quinquagénaire.
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L’avocat de huit des victimes présumées, Me Philippe Courtois, confirme que des expertises judiciaires contradictoires ont reconnu les erreurs du médecin. Ce dernier avait même avoué sa responsabilité, dans le cas de Christophe, reconnaissant s’être trompé de patient. Il est cependant toujours en activité, malgré une interdiction d’exercer de six mois ordonnée par le Conseil régional de l’ordre de médecin, car un appel suspensif est en cours. Un recours a été fait devant le directeur de l’ARS afin que le praticien soit suspendu et des plaintes devant la justice ont également été déposées.