Ces dernières saisons, l’Aprilia brillait principalement sur les circuits surtout faits de virages rapides, à l’image de Barcelone et Silverstone, et se retrouvait en difficulté sur les pistes contenant de gros freinages, comme le Red Bull Ring et Misano. Cette année, cette distinction est bien moins évidente. Marco Bezzecchi a en effet gagné en Grande-Bretagne, dans un week-end où les pilotes Ducati ont rencontré des problèmes, et il est monté sur le podium en Autriche et à Saint-Marin, alors qu’il a été en difficulté en Catalogne.
Paolo Bonora, directeur de course d’Aprilia, a mis en avant des changements électroniques qui ont amélioré la moto au freinage et lui ont permis d’être performante sur des circuits auparavant difficiles pour la marque… mais cette dernière ignore si elle a conservé ses forces dans les virages rapides. Les prochains circuits, notamment Mandalika et Phillip Island, devraient apporter une réponse.
« C’est un fait que sur les circuits où nous n’étions généralement pas compétitifs, comme en Autriche ou à Misano, les circuits stop-and-go, nous nous sommes maintenant améliorés », explique Massimo Rivola, patron d’Aprilia Racing. « Mais c’est un fait également que sur les circuits où nous étions très compétitifs, comme Barcelone, nous ne savons pas si nous conservons cet avantage ou non. Donc je suis curieux d’aller en Indonésie ou à Phillip Island, pour voir quelle sera notre vitesse dans les virages très rapides. »
Rivola pense que la moto italienne a conservé ses forces et il attribue les difficultés rencontrées sur des pistes à virages rapides au fait de devoir retrouver des repères le vendredi : « Ce n’est pas un hasard. Marco est très rapide [à Misano], mais la moto a certainement beaucoup changé au niveau des réglages mécaniques et aussi des cartographies. Je pense que, cette année, nous sommes peut-être un peu différents sur ces points-là et nous mettons donc un peu plus de temps pour y arriver le vendredi, car nous devons revoir un peu revoir les paramètres précédents. «
Jorge Martín
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« Parfois, nous parvenons à nous débarrasser de ce cauchemar qui consiste à passer directement en Q2, ce qui nous permet de travailler beaucoup plus sereinement, et parfois non. Quand nous y parvenons, les week-ends se passent souvent mieux. »
« Je pense qu’en moyenne, tout le monde est de plus en plus proche sur ces pistes », a précisé Rivola. « Le revers de cela, c’est qu’étant donné que la moto est assez différente en termes de réglages mécaniques et électroniques, le vendredi, en particulier lors des EL1, nous ne sommes pas immédiatement prêts à tirer le maximum de la moto. Nous avons donc besoin d’un peu plus de temps pour obtenir les meilleures performances. »
« Normalement, les meilleures performances d’Aprilia dans le week-end arrivent en course, car nous progressons chaque jour, ce qui est évidemment une bonne chose pour l’année prochaine. Mais je suis très curieux d’aller sur les courses asiatiques. »
Marco Bezzecchi
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Cette situation a pu provoquer une certaine précipitation et contribuer à la chute de Bezzecchi au GP de Catalogne : « À Barcelone, Marco n’était pas parti dans l’idée de simplement faire une belle course mais dans le but de gagner, et c’est pour ça qu’il ne voulait pas perdre de temps en dépassant Morbidelli. Il savait que nous étions au point, mais nous l’avions été un peu trop tard et quand on est en Q2, on a un peu plus de mal. Je suis très curieux de voir comment nous allons nous en sortir en Indonésie, sur d’autres circuits où, historiquement, nous pouvons être forts. »
Ces dernières années, la RS-GP a aussi été en difficulté lors de certaines courses outre-mer disputées sous des températures élevées, ce qui faisait surchauffer la moto. Jorge Martín a « un peu senti » ce problème au Qatar mais il a l’impression que la marque s’est également améliorée sur ce front. « Je pense qu’ils ont beaucoup progressé », a souligné le champion du monde en titre. « Marco l’a senti en Thaïlande mais ce n’a pas été un gros souci. »
Avec Léna Buffa
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