« Des personnes compliquées aux valeurs assez éloignées de celles du foot », « des personnes qui viennent clairement pour en découdre ». Sur parvis nord de l’Allianz Riviera, le procureur de la République de Nice ne mâche pas ses mots. Damien Martinelli et le préfet Laurent Hottiaux ont profité de la mi-temps pour faire le point sur les incidents qui ont éclaté en amont de la rencontre opposant les Aiglons aux joueurs de l’AS Rome.
Deux heures avant le coup d’envoi, plusieurs centaines de supporters niçois ont tenté de s’en prendre à des supporters de la Roma en remontant vers l’entrée ouest de l’autoroute. Les forces de l’ordre ont dû intervenir et procéder à des tirs de lacrymogènes pour disperser cette foule hostile. Leur intervention n’a pas donné lieu à interpellation, indique le procureur de la République qui précise qu’une enquête a néanmoins été ouverte pour tenter d’identifier les fauteurs de troubles. « Des dégradations ont été commises sur des véhicules et du mobilier urbain », indique encore Damien Martinelli (1).
400 policiers mobilisés toute la nuit
Mais le pire a sans doute été évité. Le préfet des Alpes-Maritimes y voit l’efficacité du dispositif, « robuste », mis en place pour encadrer ce match.
Des « éléments sensibles » avaient été identifiés, « avec l’UEFA », au cours du « long travail de préparation » qui a précédé cette rencontre d’Europa League. En conséquence, 400 policiers et gendarmes étaient mobilisés ce soir. Dont quatre unités de forces mobiles venues en renfort. Un dispositif qui a dû intervenir dès la veille dans le centre de Nice où des supporters romains cherchaient manifestement déjà à en découdre.
Le procureur de la République confirme 101 interpellations d’individus « munis d’armes ». « Les gardes à vue ont toutes été reconduites et une dizaine d’entre eux pourrait être renvoyée en comparution immédiate à l’issue. » « De nombreuses interdictions de paraître devraient également être prises », pour sanctionner ces incidents.
Ne fallait-il pas interdire en amont le déplacement des supporters de l’AS Roma ? Le préfet indique que « les conditions n’étaient pas réunies » et que le dispositif mis en place était « suffisant » pour encadrer leur venue à Nice.
Un dispositif qui devait rester mobilisé « toute la nuit », a annoncé, hier à la mi-temps Laurent Hottiaux. Aux abords du stade mais aussi en centre-ville, afin de parer à tous nouveaux débordements. Même si « le message a été passé, aux hôtels et aux clubs, pour que les supporters romains prennent le plus vite possible le chemin du retour ».
(1) Un journaliste de notre rédaction a été légèrement blessé dans l’exercice de ses fonctions lors de ces échauffourées. Une agression délibérée que dénonce fermement le Groupe Nice-Matin.