Le musée d’Amsterdam a trouvé dans un dessin d’Adriaen van de Venne un chien identique à celui figurant sur le tableau du génie flamand. Preuve que celui-ci pouvait puiser chez ses contemporains.
Un chien peut en cacher un autre. « C’était tout à fait inattendu », s’étonne encore Anne Lenders, conservatrice de la section Peinture hollandaise du XVIIe siècle au Rijksmuseum. Le musée d’Amsterdam a expliqué, mardi dernier, avoir remonté la trace d’une source d’inspiration de Rembrandt pour son plus grand – sinon son plus célèbre – tableau, La Ronde de nuit (1642).
« Je me promenais dans la galerie de l’exposition Adriaen van de Venne au musée Zeeuws à Middelburg (Zélande) quand soudain, mon regard s’est posé sur un livre de Jacob Cats avec un chien représenté dessus… La Ronde de nuit m’est venue à l’esprit », explique Anne Lenders à l’AFP. En sortant son téléphone pour lancer une recherche d’images, la Néerlandaise de 39 ans a pu constater qu’il existait des similitudes avec le chien de La Ronde.
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Médaille autour du cou, posture accroupie et gueule ouverte, le chien de couleur sombre qui se trouve en bas à droite de l’œuvre maîtresse de Rembrandt ressemble à s’y méprendre à l’illustration d’Adriaen van de Venne (1589 – 1662). En s’alliant aux autres conservateurs du musée, ainsi qu’à des restaurateurs et des scientifiques, Anne Lenders a établi que les croquis à la craie, visibles sous les couches de peintures de la Ronde de nuit, confirmaient cette hypothèse.
« La Ronde de nuit est le tableau le plus célèbre de Rembrandt et nous pensons toujours qu’il a été créé à partir de rien, grâce à son génie », explique Taco Dibbits, directeur du Rijksmuseum. « Mais Rembrandt, comme les grands maîtres italiens – Michel-Ange et Raphaël – s’est inspiré des œuvres d’artistes qui l’ont précédé pour créer ses propres compositions », affirme-t-il auprès de l’AFP.
Des recherches récentes ont montré que Rembrandt s’est inspiré, pour le chien de La Ronde de nuit, d’un dessin d’Adriaen van de Venne datant de 1619.
RAMON VAN FLYMEN / AFP
Bien que discret dans l’immense portrait de groupe qui représente une compagnie de la milice bourgeoise des mousquetaires d’Amsterdam du XVIIe siècle, le chien apporte une certaine vitalité ainsi que du mouvement à l’œuvre.
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Depuis 2019, La Ronde de nuit est à l’étude dans le cadre d’un projet de restauration de grande ampleur se déroulant sous les yeux du public, dans une chambre vitrée spécialement conçue à cet effet. La découverte canine n’aurait jamais vu le jour sans ce projet de recherche. En 2021, déjà, un croquis dissimulé sous les couches de peintures du chef-d’œuvre avait été mis au jour. Rembrandt, lui aussi, avait des repentirs.