Apprendre à lire à l’école Saint-Just (13e). Sécher les cours au collège Jules-Ferry (15e). Passer le bac au lycée Victor-Hugo (3e) ou préparer les grandes écoles à Saint-Exupéry (15e). Les noms des établissements scolaires peuvent paraître anecdotiques. Mais pour les élèves, ils constituent le premier rapport concret avec la République et contribuent à écrire un récit commun. Mais cette histoire partagée est encore largement squattée par des figures d’hommes blancs.

Les collectivités (la mairie pour les écoles, le Département pour les collèges et la Région pour les lycées) ont donc entamé depuis quelques années un rééquilibrage nécessaire, pour y inscrire le nom de femmes et de personnalités étrangères.

Seulement 16% de femmes

« En France, environ la moitié des 60 000 établissements publics portent le nom d’une personnalité, pose Camille Le Cam, ingénieure de recherche au Conseil d’évaluation de l’école du ministère de l’Éducation nationale et co-autrice du rapport De quoi les établissements scolaires sont-ils le nom. Parmi ceux-là, seuls 10% honorent une personnalité étrangère et seuls 16% une femme. On observe cependant une tentative d’inversion de cette tendance. Depuis 2017, 3 500…