« Il y a deux ans le père Guez, recteur de la cathédrale Saint-André, nous avait fait confiance », apprécie Romain Sarfati, directeur général de Lotchi. « Ça nous avait apporté de la crédibilité pour proposer ensuite ce spectacle dans les cathédrales de Lille et de Rouen. Alexis Duffaure, le maître de chapelle, avait dirigé le chœur à Bordeaux, puis à Paris. Il y avait quelque chose de symbolique dans le fait de revenir ici. »

Une voix du « Seigneur des anneaux »

D’autant plus que le bâtiment religieux a déjà été modélisé sur ordinateur, ce qui a facilité la création des nouvelles images et leur adaptation aux murs, aux piliers et à la voûte. « On voit mieux où on doit positionner nos vidéoprojecteurs. On sait où sont les arrivées d’électricité. Le fait de revenir à Bordeaux nous épargne un mois d’études techniques. Sans parler des recherches historiques qu’on n’a plus besoin de mener. »

Romain Sarfati, producteur de Luminiscence : « Il y avait quelque chose de symbolique dans le fait de revenir à Bordeaux. »

Romain Sarfati, producteur de Luminiscence : « Il y avait quelque chose de symbolique dans le fait de revenir à Bordeaux. »

Laurent Theillet

Même si la dimension historique est moins appuyée pour ce nouveau spectacle, intitulé « L’Odyssée céleste ». Il y est certes question de la construction du monument, du mariage de Louis XIII et d’Anne d’Autriche dans ces mêmes lieux en 1615, où de la fin de la IIIe République en 1940 à Bordeaux, mais tout est raconté via le dialogue d’un enfant avec la cathédrale, à qui une actrice prête sa voix. « C’est celle qui double la voix de l’elfe Galadriel dans ‘’Le Seigneur des anneaux’’», souligne Romain Sarfati.

Les couleurs dominantes sont ambrées, proches de celle de la pierre bordelaise…

Les couleurs dominantes sont ambrées, proches de celle de la pierre bordelaise…

Laurent Theillet

Mais ce qui marque, c’est aussi l’évolution des animations vidéo, plus délicates, jouant plus sur des effets d’ombre quand elles font circuler des images sur les parois de la cathédrale. Les couleurs dominantes sont ambrées, plus proches de la pierre bordelaise, et dessinant les détails d’une porte ou d’une statue de façon plus subtile. Sauf quand il s’agit de retrouver les pigments éclatants qui étaient appréciés au Moyen Âge. « La technologie a beaucoup évolué depuis deux ans. On peut travailler les visuels de façon plus précise. »

…Mais on trouve aussi des couleurs vives, très appréciées au Moyen Âge.

…Mais on trouve aussi des couleurs vives, très appréciées au Moyen Âge.

Laurent Theillet

Côté musiques, l’électronique a été largement laissée de côté au profit d’œuvres classiques, de la Renaissance au XXe siècle : Josquin des Prés, Vivaldi, Beethoven, Satie… Une bande-son a été enregistrée sous la direction d’Alexis Duffaure et elle est diffusée sur une vingtaine de haut-parleurs répartis dans l’édifice, ce qui renforce la sensation d’immersion. Mais les week-ends, c’est un véritable orchestre qui jouera ce répertoire, tandis qu’un chœur sera mobilisé sur chaque représentation, avec ou sans instrumentistes.

Alexis Duffaure, maître de chapelle de la cathédrale, dirigera le chœur sur chaque représentation, ainsi qu’un orchestre le week-end.

Alexis Duffaure, maître de chapelle de la cathédrale, dirigera le chœur sur chaque représentation, ainsi qu’un orchestre le week-end.

Laurent Theillet

« L’Odyssée céleste » est programmée tous les soirs du mercredi au samedi, en deux sessions de 45 minutes à 20 heures et 21 h 30. « Et on verra après les fêtes de fin d’année si on peut proposer des représentations supplémentaires. » En 2023 le premier spectacle avait été prolongé d’un mois, enregistrant 90 000 entrées.