C’est une fin de non-recevoir. Jeudi, le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc a clairement affirmé son opposition à la création d’une halte soins addictions (HSA) dans le centre-ville de Marseille. Cette salle de shoot est pourtant demandée par deux collectifs d’habitants, alliés à cinq associations et ONG spécialisées, dont Médecins du Monde, face à l’explosion de la toxicomanie dans les rues, notamment celles du quartier populaire de Belsunce (1er arrondissement).

« Priorité à la répression »

« Si on ouvre une halte soins addictions, on assume le fait de ne pas mener d’interpellations, or ce n’est pas l’arbitrage qui a été choisi », assume le préfet, pointant un effet « contradictoire ». Et d’ajouter : « Un traitement médical est nécessaire, mais la priorité est à la répression ».

Le centre-ville de Marseille fait l’objet d’une attention particulière de la part des forces de l’ordre, avec un déploiement de la stratégie de « pilonnage » contre la délinquance déjà éprouvée dans les quartiers Nord de la ville. « C’est sur l’hypercentre que se concentrent nos priorités », a affirmé Georges-François Leclerc, à l’occasion d’un point presse. Selon les chiffres de la préfecture des Bouches-du-Rhône, 25 policiers sont venus renforcer la division « centre » depuis le 1er septembre, tandis qu’une compagnie de CRS est positionnée quotidiennement.

Par ailleurs, la création d’un groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) dans le secteur « centre » a été annoncée par le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone. Ses objectifs et son périmètre doivent être définis dans les prochains jours.

Projet enterré

Un premier projet de halte soins addictions avait été envisagé à Marseille, puis stoppé dans sa dernière ligne droite début 2024 à la suite de manifestations de riverains et d’oppositions politiques, à l’instar de celle de l’ex-secrétaire d’Etat à la citoyenneté et à la ville, Sabrina Agresti-Roubache.

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Pourtant plusieurs personnalités y sont favorables, telle que Michèle Rubirola, adjointe au maire chargée de la santé publique. Le procureur Nicolas Bessone avait lui-même appelé sur RMC début août à « traiter le consommateur toxicomane de manière sanitaire » tout en reconnaissant que le sujet était « corrosif ».