Par

Margot Nicodème

Publié le

25 sept. 2025 à 12h20

On ne peut pas, en tout cas, reprocher au prévenu son manque de franchise. Cet homme de 52 ans, jugé en comparution immédiate au tribunal de Lille le 22 septembre  2025, est un toxicomane avéré. « Vous ne comptez pas arrêter, Monsieur ? », lui demande le président. « Non », se contente-t-il de répondre, alors qu’il a admis aux policiers consommer de l’héroïne et de la cocaïne depuis 20 ans. Le 21 septembre, il a été surpris avec des « pipes à crack » à proximité de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Lille. Il venait de sortir de prison, le 22 août. Il y a été renvoyé.

« Notez que Monsieur ne desserre pas la mâchoire » : le prévenu toxicomane reste mutique 

Le dimanche 21 septembre, les policiers sont en patrouille au petit matin rue Alfred-Naquet, en face de l’hôpital. Ils voient deux individus à vélo, et vont les contrôler. Le prévenu leur remet plusieurs « pipes à crack » et sa carte d’identité. Les vérifications d’usage permettent de mettre en lumière que non seulement il a été condamné pas plus tard qu’en février 2025 pour cession de stupéfiants, mais qu’il a interdiction de se trouver dans ce secteur. 

En effet, le jugement rendu le 11 février incluait une interdiction de paraître rue Alfred-Naquet pendant 3 ans et une peine de prison ferme. Le quinquagénaire l’a purgée, jusqu’à sa sortie le 22 août. En garde à vue, il a refusé de répondre aux questions des policiers. Il n’est pas plus loquace au tribunal.

« Notez que Monsieur ne desserre pas la mâchoire », s’agace le président. On ne connaîtra ainsi pas les raisons qui ont poussé le prévenu à retourner rue Alfred-Naquet, alors même qu’il connaissait les sanctions auxquelles il s’exposait. Et la justice va se montrer implacable. 

Le procureur, face à cet homme mutique, père de deux grands enfants, souligne son absence de volonté « pour mettre des choses en place », et se tirer de la spirale des addictions. Il requiert 5 ans de prison avec mandat de dépôt. Le tribunal est moins sévère, et renvoie le prévenu en prison, pour une durée de 6 mois.

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