Le retour de bâton est spectaculaire : L’humoriste Jimmy Kimmel, dont la suspension a provoqué des débats houleux sur les pressions de l’administration Trump envers les médias, a enregistré une explosion de son audience avec 6,2 millions de téléspectateurs pour son retour à la télévision, selon des chiffres publiés mercredi 24 septembre 2025.
Après une semaine d’interruption, l’animateur est en effet revenu à l’antenne, en soirée du mardi 23 septembre, et en a profité pour faire un pied de nez au président américain, qui avait jugé que sa suspension était surtout due à ses mauvaises audiences.
Donald Trump « a fait de son mieux pour me faire annuler. Au lieu de cela », il a poussé des millions de personnes à regarder l’émission, a ironisé Jimmy Kimmel. « Cela s’est retourné contre lui de façon énorme », a-t-il ajouté, affirmant qu’un « gouvernement qui menace de faire taire un comédien que le président n’aime pas est antiaméricain ».
Des audiences quatre fois plus importantes
Les 6,2 millions de téléspectateurs avancés par la chaîne ABC représentent la meilleure performance de l’émission « depuis plus de dix ans », selon un communiqué de Disney, propriétaire de la chaîne. Et ce, alors même que l’émission n’a pas été diffusée par près de 25 % des chaînes locales du pays, qui continuent de boycotter l’humoriste.
L’audience du Jimmy Kimmel Live !, mardi, a ainsi été plus de quatre fois plus importante que la moyenne de la dernière saison de l’émission. Plus de 26 millions de personnes ont également regardé la séquence d’ouverture de l’humoriste sur les réseaux sociaux.
Un (nouveau) soutien de poids
Kimmel a d’ailleurs reçu le soutien, mercredi 24 septembre 2025, de l’ultra-populaire animateur de podcasts Joe Rogan, qui a défendu le droit de l’humoriste à plaisanter sans conséquence : « Je pense vraiment qu’aucun gouvernement ne devrait intervenir pour dicter ce qu’un humoriste peut ou ne peut pas dire », s’est-il ainsi offusqué. Le présentateur de The Joe Rogan Expérience, le podcast le plus écouté du monde, est connu pour ses accointances avec les idées libertariennes mais aussi pour ses relais de théories conspirationnistes.
Pour rappel, Jimmy Kimmel avait indigné le camp trumpiste en accusant la droite américaine d’exploiter politiquement le meurtre de l’influenceur ultraconservateur Charlie Kirk. Le patron du gendarme américain de l’audiovisuel (FCC) avait alors dénoncé un « comportement scandaleux » et sous-entendu qu’il pourrait retirer leur licence aux chaînes qui diffusaient l’émission.
Notre dossier « Jimmy Kimmel »
Deux groupes possédant des dizaines de chaînes locales, Nexstar et Sinclair, avaient alors annoncé refuser de diffuser l’émission, provoquant une crise qui avait conduit ABC à suspendre l’émission dans tout le pays. Donald Trump, lui, avait immédiatement salué une « grande nouvelle pour l’Amérique » et appelé à priver d’antenne d’autres figures des « late night shows », ces émissions de fin de soirée populaires aux Etats-Unis.