Invité du média américain Axios ce jeudi, le président ukrainien a expliqué qu’il n’avait «pas l’intention de diriger son pays en temps de paix» et appellera à l’organisation d’élections dès la mise en place d’un accord de cessez-le-feu.
Invité dans l’émission «The Axios Show» le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré face au journaliste Barak Ravid dans une vidéo publiée ce jeudi 25 septembre qu’il était «prêt» à quitter ses fonctions une fois la guerre avec la Russie terminée. «Mon objectif est de terminer la guerre et non de continuer à briguer un mandat», a déclaré le président qui ajoute qu’il n’a «pas l’intention de diriger son pays en temps de paix» et qu’il comprend que «les gens puissent vouloir d’un leader avec un nouveau mandat.».
Concrètement, le président ukrainien, qui était présent à New York pour participer à l’Assemblée générale des Nations unies, explique qu’il souhaite l’organisation d’élections lorsqu’un cessez-le-feu «de plusieurs mois» sera mis en place. À New York, il a déclaré avoir dit à Donald Trump, lors de leur rencontre mardi, qu’en cas de cessez-le-feu, «nous pouvons utiliser ce délai, et je peux envoyer ce signal au Parlement», rapporte de son côté le New York Times.
Loi martiale et défi sécuritaire
Les élections ont été reportées sine die depuis le début de la guerre, ce que le président américain lui a reproché à plusieurs reprises. En réalité, la Constitution ukrainienne empêche la tenue d’élections tant que la loi martiale, mise en œuvre depuis 2022, est en vigueur. La situation sécuritaire, note encore Volodymyr Zelensky auprès d’Axios, pose un autre défi puisqu’il serait difficile d’organiser ces élections dans les territoires contrôlés par la Russie, qui occupe environ 20% de l’Ukraine à ce jour.
Élu en 2019 à une écrasante majorité (73%) pour un mandat de cinq ans, Volodymyr Zelensky a connu une cote de popularité d’environ 90 % dans les premiers mois de la guerre. Elle a depuis baissé, mais reste d’environ 60%, selon les différents sondages. En juillet, le pays a malgré tout connu de premières manifestations depuis le début de la guerre, après la décision du camp présidentiel d’affaiblir les agences de lutte contre la corruption. Cette mesure, qui a été rapidement annulée, a suscité une vive inquiétude. «Si Zelensky approuvait un projet de loi visant à organiser des élections, il serait probablement adopté facilement compte tenu de la large majorité de son parti au parlement», observe Axios.