Le « bras de fer » s’engage entre l’Etat et la mosquée des Bleuets située dans le 13e arrondissement de Marseille. Déjà menacé de fermeture en 2024, le lieu de culte a reçu la semaine dernière une nouvelle notification d’engagement de procédure contradictoire en vue d’une fermeture administrative de la part de la préfecture des Bouches-du-Rhône.

« Il y a un imam condamné par l’autorité judiciaire pour apologie de terrorisme qui continue de proférer des propos qui, j’estime, sont des incitations à la haine et à la violence », a justifié le préfet Georges-François Leclerc, jeudi.

« Acharnement politique »

La mosquée a dix jours pour se mettre en conformité. A l’occasion d’une conférence de presse organisée mercredi, l’imam Ismail, Smaïn Bendjilali de son vrai nom, et ses avocats ont dénoncé un « acharnement politique » et ont dit « avoir les outils juridiques et intellectuels » pour contredire la décision du préfet, rapporte La Provence.

En mai dernier, l’imam de son vrai nom, avait été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme » à la suite d’une republication sur son compte X d’une vidéo à propos de l’attaque du 7 octobre 2023 perpétrée par le Hamas. L’imam a fait appel de cette décision. Par ailleurs, le juge n’avait pas suivi les réquisitions du parquet qui demandait « une interdiction définitive d’exercer en tant que salarié au sein de la mosquée des Bleuets ».

« Le juge m’a autorisé à animer les prêches et j’aimerais donc que le préfet respecte l’état de droit », a affirmé l’imam mercredi, tandis que ses conseils dénonçaient un courrier préfectoral reposant sur peu d’éléments. « Il n’y a rien sur des propos tenus dans cette mosquée. 98 % de ce qui est notifié relève de publications sur les réseaux sociaux, datant de plus d’un an », précise Me Sefen Guez Guez, avocat de l’association.

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Si la mosquée ne répond pas à cette procédure contradictoire, un arrêté pourra ordonner sa fermeture administrative pour une durée de deux mois dès la semaine prochaine. Un acte que les avocats ont déjà prévu de contester devant un tribunal administratif.