© Shutterstock - Le parquet de Paris a estimé qu’aucune infraction n’était caractérisée dans l’enquête sur la pollution de l’air du métro, ouverte après une plainte de l’association Respire.

© Shutterstock – Le parquet de Paris a estimé qu’aucune infraction n’était caractérisée dans l’enquête sur la pollution de l’air du métro, ouverte après une plainte de l’association Respire.

L’affaire remonte à mars 2021, lorsque l’association Respire avait déposé plainte contre la RATP, accusée de tromperie aggravée et de blessures involontaires pour avoir dissimulé à ses usagers un taux de particules fines jugé anormalement élevé. Quelques mois plus tard, des usagers du métro avaient déposé une plainte similaire, relançant le débat sur la qualité de l’air dans les espaces souterrains. En avril 2023, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour “mise en danger d’autrui”, confiée à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP).

Une enquête sans preuve suffisante

Après deux ans d’investigations, la justice a estimé qu’“il n’est pas apparu d’infraction qui soit suffisamment caractérisée”. S’agissant des blessures involontaires, l’enquête n’a pas permis d’établir de lien entre l’exposition aux particules fines et l’apparition de pathologies chez les usagers ou les agents de la RATP.

L’accusation de “tromperie” a également été écartée : selon le parquet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) n’a pas rendu de conclusions fermes sur les effets sanitaires de l’air souterrain, tandis que la RATP publie en ligne, en temps réel, les mesures effectuées dans certaines stations. “Il n’y a pas de dissimulation manifeste de cette pollution”, conclut le parquet, qui n’a pas retenu de manquement aux obligations de prudence et de sécurité pour les travailleurs.

Un problème de santé publique toujours présent

Si la justice a classé l’affaire, la question de la pollution dans le métro reste sensible. La pollution aux particules fines est reconnue pour ses effets sur la santé : gênes respiratoires, infections, hausse des hospitalisations et de la mortalité liées à ces pathologies. Début 2024, une cartographie publiée par Île-de-France Mobilités, avec l’appui d’Airparif, a mis en évidence des niveaux particulièrement élevés dans plusieurs stations de métro et de RER.

De quoi maintenir la pression sur la régie et relancer le débat sur les moyens à mettre en œuvre pour améliorer la qualité de l’air dans les espaces souterrains, fréquentés chaque jour par des millions de voyageurs.