Amala Ratna Zandile, dite Doja Cat, se destine dès sa jeunesse à briller sur scène. Passionnée par la danse, elle n’hésite pas à sécher quelques cours pour participer à des battles de breakdance, mais aussi à des salons de discussions à la rhétorique acérée – prémices de son franc-parler mordant.

À l’âge de seize ans, elle décide finalement d’abandonner ses études pour se consacrer entièrement à sa carrière musicale – un choix loin d’être sans conséquences pour cette âme rebelle. Car à force de jouer dangereusement avec le feu, l’artiste a fini par se brûler quelques plumes.

Une ascension fulgurante dans la sphère pop

Porter toute l’attention sur elle ? Elle en a fait sa spécialité – et ce, dès ses débuts. En 2013, Doja Cat publie son tout premier single, So High, sur la plateforme SoundClound. Planant et hypnotique, ce morceau pop aux influences trip-hop et R’n’B séduit rapidement les labels, dont RCA Records, avec qui elle signera peu de temps après.

Avec la sortie de son premier EP Purrr ! en 2014, la jeune chanteuse impose peu à peu son univers singulier sur la scène internationale, qualifiée de « prodige psychédélique de 18 ans » par le magazine Vibe. Sa force ? Proposer des tubes délirants et terriblement efficaces.

En 2018 paraît Mooo !, un morceau loufoque aux paroles absurdes dans lequel Doja Cat rêve de devenir… une vache – pourquoi pas, après tout. Destiné à n’être un simple meme, le titre devient viral. Et ce n’est pas le dernier.

Une pandémie mondiale, un réseau social addictif, une folle envie de chorégraphies : mélangez le tout, et vous obtenez la recette du succès de Say So en 2020. Extrait de son deuxième album Hot Pink, le morceau explose littéralement sur TikTok, devenant une trend planétaire qui amuse (et occupe) des millions d’internautes.

@yodelinghaley

and here’s the dance and THANK YOU FOR 10 MILLION HEARTS OMG THAT’S CRAZY

Say So – Doja Cat

En stock

Acheter sur Fnac.com

Un remix avec Nicki Minaj plus tard, le single se hisse à la première place du Billboard Hot 100. Depuis, Doja Cat ne cesse d’enchaîner les collaborations prestigieuses avec des artistes de tous horizons.

Pour Planet Her (2021), elle s’accompagne de la chanteuse R’n’B SZA sur Kiss Me More, de la rappeuse Saweetie sur Best Friend, ou encore de star electropop The Weeknd sur You Right. Résultat ? Des milliards d’écoutes sur les plateformes de streaming, plusieurs récompenses notables, et une reconnaissance assurée dans l’industrie musicale.

En stock

Acheter sur Fnac.com

Si elle s’impose brillamment sur le devant de la scène, en coulisses, Doja Cat fait face à une réalité nettement plus sombre. Entre obligations inutiles et pression grandissante, elle révèle, lors d’un live Instagram fin 2021, être en plein burn-out. Peu à peu, la star de la pop s’éloigne de ce monde qu’elle juge nocif pour entamer un nouveau chapitre – loin d’apaiser les tensions.

Doja Cat, l’artiste aux 1001 polémiques

Connue pour son franc-parler, son humour décalé et son attitude provoc’, la chanteuse de 29 ans n’a clairement pas sa langue dans sa poche. À de nombreuses reprises, elle n’a pas hésité à prendre la parole (ou se saisir de son clavier) pour partager ce qui lui traversait l’esprit – et qu’importent les conséquences.

À l’origine de propos jugés scandaleux, offensants ou dénigrants, l’interprète de Say So s’est souvent retrouvée au cœur de vives controverses. En 2018, elle avait été pointée du doigt pour d’anciens tweets jugés homophobes (désormais supprimés) dans lesquels elle qualifiait les personnes homosexuelles de « pédés ». Charmant.

Pour « tenter » de se faire pardonner, elle avait présenté des excuses – franchement discutables – dans un nouveau tweet (supprimé quelques heures plus tard) : « J’appelle certaines personnes avec ce terme depuis mes années lycée en 2015. […] J’ai dû dire ce terme approximativement 15 000 fois dans ma vie. Est-ce que cela veut dire que je hais les gays ? Je ne pense pas que je hais les gays. Les gays sont ok. »

Bon, honnêtement, il y avait (bien) mieux. Et si seulement elle avait appris de ses erreurs… Légitimation de l’extrême droite, emploi du n-word, ridiculisation des victimes de violences policières : la liste est loin d’être glorieuse. Pourtant, entre deux excuses – plus ou moins maladroites –, Doja Cat est toujours parvenue à retomber sur ses deux pattes. Excepté en 2023.

Scarlet, alter ego maléfique… sérieusement ?

En pleine préparation de son quatrième album Scarlet, la jeune femme annonçait entamer une nouvelle ère, loin des couleurs extravagantes, des paillettes bling-bling et des twerks endiablés.

En stock

Acheter sur Fnac.com

Désormais, place à une atmosphère plus sombre et démoniaque. La raison ? Quitter cette « pop médiocre » après plusieurs albums qualifiés de « machines à frics ». Oui, tout ça dans un seul et même message, posté par l’artiste en personne, qui dénigre non seulement son propre travail, mais aussi les goûts de ses fans, « tous tombés dans le panneau ». Sympa.

Doja Cat aurait pu s’arrêter là… mais la provocation se montrait trop alléchante. Sur son compte Threads (supprimé depuis), elle s’est adressée à sa communauté sans prendre de pincettes – c’est le moins qu’on puisse dire. Ainsi, à la demande d’un fan : « Je veux t’entendre dire « Oui, je vous aime, comme on le dit habituellement à ses fans » », elle avait répondu cash : « Mais ce n’est pas le cas, je ne vous aime pas, parce que je ne vous connais pas ».

Vous pensiez avoir tout lu ? Détrompez-vous. Sa communauté s’étant auto-proclamée les « Kittenz » (en référence à son nom de scène), la rappeuse avait déclaré : « Mes fans ne s’appellent pas les ‘Kittenz’. Si vous vous identifiez comme ‘Kittenz’, ça veut dire qu’il est temps de lâcher votre téléphone, de trouver un job et d’aider vos parents à gérer la maison. »

Cette fois-ci, c’est la goutte de trop. S’ensuivent alors plusieurs milliers de désabonnements, ainsi que la fermeture de trois comptes fans les plus suivis sur X. Mais alors, comment expliquer cette agressivité soudaine ?

Derrière ce comportement, une théorie : et si Scarlet se cachait derrière de tout ça ? En effet, certains internautes ont supposé que l’alter ego maléfique de Doja Cat était à l’origine de ces paroles offensantes – son album paraissant quelques mois plus tard. Stratégie marketing donc ? Difficile d’y adhérer, tant la plaisanterie s’avère de mauvais goût.

Quoi qu’il en soit, les propos tenus par l’artiste ont laissé de nombreux fans dans l’incompréhension, choqués et déçus par l’attitude déplacée de celle qu’ils idolâtraient. Next.

Nouveau chapitre pour une nouvelle Vie

Avec son prochain opus au titre frenchy, attendu le 26 septembre, Doja Cat entend bien tourner la page d’une carrière mouvementée, jonchée d’épisodes plus ou moins tumultueux (et de looks en tous genres – le Met Gala 2023 s’en souvient encore).

Vie s’annonce comme l’album de la renaissance, symbole d’un nouveau chapitre qui commence. Ainsi, en mars dernier, la star supprimait tous les posts de son compte Instagram. Objectif : faire table rase du passé pour mieux se réinventer.

Si selon elle, ses anciens projets étaient opportunistes et purement marketing, Doja Cat promet avec ce cinquième opus une œuvre pop réfléchie et exigeante, pensée dans les moindres détails, fortement inspirée des années 80. Pour V Magazine, elle confiait : « Je veux être suffisamment consciente de moi-même pour admettre que ce projet est axé sur la musique pop. Je sais que je peux faire de la musique pop, et la pop, c’est justement ça : c’est populaire. » Retour aux sources pour celle qui reprend le contrôle.

Sur Jealous Type, son récent titre interprété sur la scène du Festival Outside Lands en août 2025, la chanteuse performait en combinaison zébrée, coiffée de sa plus belle permanente décolorée – nouvelle expérience capillaire débloquée. Un hymne disco-punk en hommage aux brillantes Whitney Houston et Janet Jackson, qui ont le droit à leurs nombreux clins d’œil dans l’album.

@laurenashleybeck Doja Cat performs her new single Jealous Type at Outside Lands @Outside Lands #dojacat #outsidelands #OLPartner ♬ original sound – Lauren Ashley Beck

Abordant les thématiques de l’amour, de la sexualité, de l’espoir et du rapport à soi, Vie se veut profondément sincère et authentique. À l’image d’une artiste sous un nouveau jour, loin du personnage superficiel et ultraprovoc’ de ces dernières années. Doja, à toi de nous surprendre désormais (et dans le bon sens cette fois-ci).