Dans l’île, en moyenne, un premier roman est tiré à près de 1 000 exemplaires. Plus l’auteur est reconnu, plus le tirage sera élevé.

Glenn Gervot

Dans ce dossier

Rentrée littéraire, un moment qui n’est pas vraiment crucial pour les éditeurs dans l’île

Les éditeurs corses reçoivent chaque année un grand nombre de manuscrits

Les Corses écrivent beaucoup de romans, d’essais et de poésie. Ils envoient aussi beaucoup de manuscrits aux éditeurs locaux, à tel point que ceux-ci, compte tenu des volumes reçus, « ne sont pas en situation de tout publier ».

La sélection est obligatoire. Elle fait appel à la « qualité du travail qui nous est soumis » comme aux opportunités éditoriales. « Par exemple, nous ne pouvons pas publier plusieurs livres qui se ressemblent. Il est nécessaire que nous nous montrions sans cesse novateurs », explique Bernard Biancarelli.

Bernard Biancarelli, directeur des éditions Albiana.Bernard Biancarelli, directeur des éditions Albiana. Florent Selvini

Il dit faire porter son attention à la fois « aux auteurs qui débutent et à ceux qui ont de la bouteille », ainsi qu’à la ligne éditoriale définie. « En 2024, nous avons privilégié les écritures féminines, cette année la langue corse. En 2026, ce sera une autre approche », poursuit-il.

Un manuscrit non publié n’est pas forcément un mauvais livre

Pour autant, un manuscrit refusé n’est pas un mauvais livre. Les éditeurs n’hésitent pas à relativiser leur évaluation des textes. « C’est compliqué de dire c’est une production de qualité ou pas. Il n’y a pas une bonne manière et une mauvaise manière d’écrire. Notre approche, en définitive, comporte une bonne dose de subjectivité. Mais c’est le jeu. Nous ne pouvons pas tout publier et tout n’est pas à notre goût. » Selon eux, « l’effort d’écriture et de transmission aux autres est toujours à souligner et à apprécier à sa juste valeur ».

Et la pratique de l’écriture est à encourager car, « plus il y a de gens qui écrivent plus nous aurons de voix différentes et moins nous tomberont dans l’uniformité. »

Dans l’île, en moyenne, un premier roman est tiré à près de 1 000 exemplaires. Plus l’auteur est reconnu, plus le tirage sera élevé.

Plusieurs éditeurs ont fait le choix grâce au numérique, de tirer à très peu d’exemplaires au départ pour coller au débit. Résultat, « le nombre d’exemplaires n’est plus aussi significatif qu’autrefois », admet-on.